Thomas Knittel battu aux points

Cernay, ville de 12 000 habitants située à une encablure de Mulhouse, Belfort ou Colmar est un haut lieu de la boxe. Le Boxe Olympique, y est une référence. Le BO n’avait pourtant plus organisé de gala depuis un an en raison de la pandémie. Les entraînements des boxeurs professionnels se sont toutefois poursuivis dans l’attente d’un retour à la compétition.

Ce retour à la compétition a eu lieu samedi dernier dans le centre sportif Gustave Eiffel, fief du Boxe Olympique Cernay avec au programme trois combats à huis clos. Une vingtaine de personnes parmi les proches et licenciés du club ont pu y assister dans le respect des normes sanitaires. Trois boxeurs Alsaciens étaient engagés et les locaux se sont tous les trois imposés aux points.

Le premier combat opposait Dylan Liber  face à Naim Bellahcene, tous deux novices chez les pros dans la catégorie super-welter, et première victoire donc pour l’Alsacien (39 à 37) dans un combat de 4 rounds. Le second combat opposait Nurali Erdogan au Normand Romain Nemery dans un combat de 8 rounds et l’Alsacien a remporté son 10ème combat (77-75) dans sa catégorie super-welter.

Un match nul paraissait équitable

Deux succès à domicile par un petit écart. Combattre à domicile était sans doute un gros avantage.  L’arbitrage à la maison, Thomas Knittel en a également été un peu la victime dans le combat qui intéressait plus particulièrement les Rumilliens. Pour son retour sur un ring, Thomas Knittel était opposé au local Frédéric Cousy dans la catégorie des poids moyens dans un combat de 6 rounds. Thomas Knittel pensait à la victoire en ayant marqué des points dans chacun des rounds. Mais la décision finale lui a été contraire.

Le Haut-Savoyard n’a pas été dominé, loin s’en faut. Très en jambe, il a tourné durablement autour de son adversaire, l’Alsacien occupant le plus souvent le centre du ring. Les deux combattants opposaient deux styles différents, le Rumillien insistait sur son allonge avec une garde souvent très largement ouverte, tandis que l’Alsacien avait la tête dans le guidon. Tous les coups portés par Knittel manquaient de punch pour ébranler son vis-à-vis.  Il restait donc à la merci de Frédéric Cousy qui enchaînait lui, gauche droite dans l’espoir de s’approcher pour envoyer des crochets courts, mais Thomas Knittel ne se laissait pas surprendre. Rapidement il s’écartait ou esquivait. On pouvait reprocher au Rumillien son travail à distance qui ne lui permettait pas d’appuyer ses coups. Les rounds s’enchaînaient donc à l’identique, avec la même physionomie, la même tactique, le même rythme, sans mise en danger pour l’un comme pour l’autre.  L’Alsacien avançait certes constamment mais ratait sa cible trop mouvante. Le Rumillien tentait des contres mais toujours de trop loin. Thomas Knittel se heurtait durablement aux gants de l’Alsacien. Pas de visage marqué chez Knittel, pas plus concernant Cousy. Les deux boxeurs ont parfaitement tenu les 6 rounds sans être visiblement inquiétés. Un match nul paraissait équitable. Seulement le Cernéen était tout de même déclaré vainqueur (58 à 56). D’où la désillusion du Team Madani qui méritait mieux. Thomas Knittel devrait remonter rapidement sur un ring pour ne pas rester sur un échec qui n’en est pas un. Il a tenu largement la distance.

Michel Foubert