Tomber le masque, pas le jeter !
Les dimanches se suivent, chez nous, mais ne se ressemblent pas forcément. Enfin si, un peu…
Dimanche dernier, jour de la fête des mères, on a réduit le cercle familial à sa dimension « nucléaire » comme on dit chez les psys. Juste les enfants et petits-enfants de mes parents pour un repas normalement au calme dans la maison où on a grandi avec mes frangins.
Normalement ! Mais ça n’a pas vraiment marché comme j’aurais imaginé. D’abord, en allant vers le havre de mon enfance, j’ai pu constater combien nos contemporains ont reçu les leçons de la pandémie. Parce qu’ils ont bien appris à porter le masque, c’est sûr et c’est une bonne chose. Mais ils n’ont pas appris à s’en débarrasser…
J’ai vite arrêté de compter le nombre de masques jetable jetés dans la nature. Ecœurant !
Et quand on sait qu’il faut plusieurs centaines d’années pour que ces objets au demeurant fort utiles soient décomposés, ça donne à réfléchir sur l’intelligence de nos contemporains.
De voir ça, j’en ai eu l’appétit coupé. Pourtant ma maman est une cuisinière extra…
Enfin, j’ai essayé de me calmer, c’était fête quand même.
Curieusement, au cours du repas, la discussion a dérivé vers l’évocation des quelque dix ou vingt ans qui ont précédé. Peut-être un brin de nostalgie familiale. Et, toujours curieusement, on s’est tous mis à se souvenir de tous les beaux projets que nos collectivités avaient mis sinon sur la table du moins dans les cartons.
Ceux, par exemple, que le SIGAL, syndicat intercommunal aujourd’hui disparu, avait mis en œuvre sur l’Albanais.
Je parle de ceux-là parce que je les connais, mais il y en aurait bien d’autres. On ne parle plus de la splendide piscine intercommunale qu’il semble désormais interdit de seulement nommer. Oubliée !
On ne parle plus non plus du travail engagé au niveau de l’ensemble du canton de Rumilly pour promouvoir les économies d’énergies et le recours au durable, au renouvelable.
Ni de la gestion des prairies sèches, du recensement des châtaigniers, véritable patrimoine agricole de l’Albanais. Ni du Conseil local de développement, instance consultative certes mais qui permettait d’impliquer les citoyens « de base » dans les grandes décisions collectives. Et bien sûr, on oublie l’idée pourtant si intéressante de « territoire en transition », une idée pour bâtir « un futur moins gourmand en énergie ».
Il y avait aussi bien d’autres idées à développer, sur le plan social, touristique ou économique, etc. Certaines ont, semble-t-il, trouvé repreneurs. Mais pour le citoyen ordinaire, ce qui reste, ce sont seulement ces panneaux indicateurs, témoins bien mal en point d’une « signalétique commune » certes coûteuse mais qui illustrait une certaine appartenance à un territoire commun.
Tout cela balayé d’un coup de décision aussi administrative qu’arbitraire. Un beau gâchis.
Bien sûr, il faut savoir tourner la page et d’autres initiatives ont été lancées, qui auront peut-être des prolongements.
Mais on a le droit d’être nostalgiques… D’autant que je ne suis pas certaine qu’on retrouve aujourd’hui la même énergie collective.
A part ça, arrivés au dessert, on avait repris le moral. Et mes enfants ont été si gentils que j’ai, moi aussi, tombé le masque !
Lady Marianne
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