Tout schuss !

Il est venu ! Notre président ! Il est venu visiter nos champs de neige et constater par lui-même les effets du réchauffement climatique sur la Mer de glace et les autres glaciers alpins. Et peut-être oublier quelques heures toutes les misères qu’on lui fait, en respirant le bon air de nos montagnes.
Je n’ai pas tout suivi mais il avait sûrement dans sa mallette des solutions intelligentes pour résoudre le grave problème de la fonte des glaciers. Peut-être une commission spécialisée… ou un groupe de travail… de quoi continuer encore quelques années à noyer le poisson !

Je vous avais prévenus, je suis résolument subjective, partisane et, outre que j’affiche une mauvaise foi incorrigible, je manque sans doute de clairvoyance. 
Mais certaines fois j’en ai marre de voir nos dirigeants venir en grande pompe se montrer là où on n’a pas forcément besoin de les voir. 
Surtout que, question environnement, un déplacement présidentiel, ça doit avoir plus qu’une empreinte carbone. 
Carrément un gouffre profond ! Parce que, entre l’avion, l’hélicoptère, les bagnoles pour accompagner notre grand timonier à nous, et la meute d’élus locaux et journalistes qui lui ont collé aux basques, ça doit bien représenter mes déplacements avec ma vieille Renault pendant les 40 ans à venir.
C’est un truc qui m’a toujours agacée, cette manie qu’ont les gouvernants de venir voir sur place. Par exemple, quand il y a une catastrophe, genre inondation ou quelque chose comme ça, il faut qu’ils viennent pour «soutenir les populations». 
Les populations, elles ne leur ont rien demandé. Elles ont bien assez à faire. Et devoir s’occuper d’une cohorte d’énarques alors qu’il y a des blessés à secourir, des routes à réparer, etc., je ne vois pas en quoi c’est utile. 
Bon, je m’énerve. Pour rien, en plus parce que ce n’est pas ce que je raconte qui changera quoique ce soit. Mais quand même… 
Surtout que, côté réchauffement climatique, on a bien l’impression que, dans nos montagnes, on le sent bien. Et les amateurs de ski vont devoir calmer le «tout schuss», je crois. Parce que la neige, il faut monter haut pour la trouver. 

Par exemple, j’aime bien le Semnoz. C’est une station à ma mesure, plutôt familiale, même si ça commence à bouchonner là-haut. 
Et bien, il faut attendre le retour de la neige, si elle veut bien revenir. Parce que, entre les températures élevées pour la saison, la pluie et le vent, il n’y en a  pas beaucoup. Et ils ont dû fermer presque toute la station. 
C’est dommage, mais ça me fait bien rigoler. Parce que, il y a pas bien longtemps, on a installé au sommet du Semnoz, à grands frais, même si ce sont les contribuables qui ont payé, des canons à neige totalement inutilisables. Marrant, non ? Pas vraiment.
Et ça m’étonnerait que notre président, même conscient des enjeux touristico-économiques de la région, nous ait programmé là-dessus une des réformes dont il a  le secret.
C’est vrai, je n’aurais pas dû dire tout ça. Surtout que vous êtres bien libres (heureusement !) de ne pas être d’accord avec moi. Et de soutenir qui vous voulez.
Mais moi, ça m’a fait du bien de dire ce que j’ai sur le cœur… Enfin, un peu !

Lady Marianne

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