Transfert de 4 statues des anciens Thermes au Musée Lapidaire

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Mardi 4 juin 2019, quatre statues placées au cœur des anciens Thermes depuis plus d’un siècle ont été transférées au Musée Lapidaire pour leur préservation. En effet, la perspective imminente de la 1ère phase de travaux (désamiantage) comprise dans le projet de réhabilitation des anciens Thermes, nécessite de vider les lieux, tant de ses occupants, que de ses trésors oubliés. De plus, ces quatre remarquables figures de pierre, dont trois, ont été «inscrites à l’inventaire», étaient en danger. Depuis qu’une partie du bâtiment des anciens thermes n’est plus utilisée ni chauffée, l’humidité règne ici, dans ces murs. 
«Leur délocalisation n’est que provisoire. Ces œuvres d’art sont en effet appelées à revenir dans les anciens thermes, une fois ceux-ci réhabilités. Un espace muséographique, intitulé CIAP (Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine) y sera aménagé. Il aura vocation à accueillir peintures, sculptures et autres œuvres remarquables. Ce lieu abritant les vestiges romains des anciens thermes ainsi que de nombreux tènements exceptionnels, classés ou inscrits, conservera, dans le futur, un prestigieux attrait culturel. Et nous envisageons aussi d’y installer une médiathèque» confie Renaud Beretti, maire d’Aix-les-Bains.
La commune, avec l’accord des propriétaires et de la DRAC, a donc décidé de confier à une société spécialisée dans le transport des œuvres d’art (société Artrans), le soin de délocaliser ces monumentales sculptures. Grâce à des engins de levage sophistiqués, toutes les quatre ont été transportées de l’autre côté de la place, en face, dans le Musée Lapidaire.
Arion sur le dauphin, une légende figée dans le marbre 
Trois sculptures appartiennent au Centre National des Arts Plastiques : «Arion sur le Dauphin»,  «Le Bonheur», «L’Enfant à la Coquille». La quatrième se nomme «La fin d’un rêve» et reste, elle, la propriété du musée d’Orsay à Paris. Il s’agit de la dame allongée, «belle, sans ornements, dans le simple appareil d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil», ce pour citer Racine.
Arion sur le Dauphin est racontée pour la première fois, au Vème siècle avant Jésus Christ, par l’écrivain grec, Hérodote. ...Hérodote en qui d’aucuns ne manquent pas de voir le père de la science historique. Car, le premier, il a cherché à dégager les faits des mythes et des légendes.  Donc, voici cette histoire : 
«Arion de Méthymne était un chanteur et musicien célèbre. Après une tournée en Sicile, lui ayant permis d’amasser un joli magot, il décida de s’embarquer sur un bateau, car il voulait retourner dans la ville de Corinthe, en Grèce, où il s’était lié d’amitié avec le tyran Pédiantre... 
Mais le voyage du poète tourna au vinaigre. Les marins, qui lorgnaient sur ses pièces d’or, lui ordonnèrent de se jeter par-dessus bord…. Avant de mourir Arion sollicita cependant une ultime faveur : qu'on le laissât jouer de sa lyre et chanter. Requête acceptée. 
Debout sur le gaillard d'arrière, Arion entonna alors un chant sur le mode "dit élevé". Et, à la fin, il se précipita dans les flots. 
Se produisit ensuite, d'après Hérodote, un évènement "étonnant, inouï, sacré". Attiré par la douceur  de la musique d'Arion, un dauphin nagea jusqu'à lui et le maintint sur son dos, au-dessus des vagues. Puis il le déposa sain et sauf sur le rivage du Cap Ténare en Laconie. De là, Arion put rejoindre Corinthe et son ami, le tyran Pédiantre. Les marins bandits furent confondus et exécutés».

 

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