Traversée du Valais suisse, d’Arolla à Zermatt
C’est à Arolla, au fond de cette superbe et profonde vallée issue de sommets de près de 4 000 mètres, que les randonneurs de l’association « Loisirs, Culture et Randonnée », pilotés par Jacques Chevalier, ont entamé la seconde partie de leur itinéraire entre Chamonix et Zermatt par les sentiers.
L’hébergement dans une auberge à l’architecture très typique de ces vallées valaisannes, au hameau de La Sage, a réjoui d’emblée les participants. Mais dès le lendemain, près de 1 300 m de dénivelé les attendent pour atteindre le col de Torrent, à plus de 2 900 m, un cheminement magnifique dans des alpages bien verts qui se termine par une partie un peu plus minérale. Puis c’est l’heure de la pause qui se déroule au bord du lac des Autannes, au milieu d’un troupeau de vaches de la race d’Hérens, ces superbes bêtes trapues et affutées pour les combats, et dont les clarines résonnent harmonieusement dans la montagne. La descente au gîte de Moiry, situé au dessus du barrage du même nom, n’est alors que formalité, mais bien agréable.
De Moiry à Zinal, il faut franchir le Col de Sorebois, une montée assez tranquille qui ouvre un magnifique panorama sur les sommets de plus de 4 000m du secteur et les superbes glaciers qui en descendent. Après un rapide passage au milieu des pistes et des chantiers de la station, un large chemin amène au village où le groupe passe une après-midi tranquille tandis que la pluie a fait son apparition.
Le temps est simplement gris quand, tôt le matin, nos randonneurs abordent les 1 200 m de montée à travers forêt et beaux alpages pour passer la Forcletta, à 2 874 m. Juste après la pause déjeuner, la pluie apparait. Elle ne cessera pas durant la descente et les longues traversées à flanc du vallon de Turtmann. La dernière montée, un peu raide en terrain accidenté, ne permet pas de souffler. Et le lendemain matin, le groupe se réveille avec 3°C et la neige. Mais cela fond vite autour du refuge, et la descente sur le fil de la moraine se déroule sans encombre.
Le transfert en minibus jusqu’à Randa permet d’éviter une journée difficile, et personne n’en veut à l’organisateur d’avoir adapté le programme.
Enfin on approche de Zermatt que l’on rejoint en taxi. Du village, une belle montée soutenue en bordure d’un torrent rugissant permet de découvrir petit à petit ce somptueux panorama sur les sommets du Mont Rose. Ayant atteint le refuge de Trift, les randonneurs se délestent un peu et poursuivent l’ascension dans le superbe cirque glaciaire dominé par l’Obergabelhorn et le Zinalrothorn pour arriver en début d’après-midi au sommet du Wisshorn, à 2 936 m. Le groupe découvre alors un panorama fabuleux à 360°, et c’est autant pour ceux qui ne connaissent pas que pour les autres la même émotion. Sous un ciel bleu azur se détachent de nombreux 4 000 autour du Mont Rose, le Breithorn, les Castor et Pollux, et un peu à l’écart, les faces majestueuses du Cervin. Chacun apprécie ces longs moments de méditation intérieure devant la beauté pure avant de redescendre vers le refuge.
Pour la dernière journée, l’accompagnateur a choisi un parcours sur plateau où après une courte montée d’une heure on marche avec la face nord du Cervin « dans les yeux ». Un régal plus de deux heures durant, que chacun a du mal à quitter. Mais il faut rejoindre Zermatt puis la vallée où la civilisation prend à nouveau le dessus, et rentrer à Rumilly.
Mais c’est avec de merveilleuses images plein la tête que le groupe se sépare au terme d’un séjour qui ne s’oublie pas, même s’il fût globalement assez physique. Mais le bonheur, ça se mérite !