Très intéressante découverte du musée de la Résistance à Nantua
Dans le cadre du travail mené en classe sur la seconde guerre mondiale et du parcours citoyen avec devoir de mémoire, une journée dédiée au Souvenir et à la Mémoire, financée par le Sou des Écoles, a conduit jeudi à Nantua 24 élèves CM1/CM2 de l'école primaire de la rive droite encadrés par leur professeure Jade Lesage et trois membres du Souvenir Français : le président Michel Lenormand, le président d'honneur Célestin Bouron et le porte drapeau Henri Tardy.
Après un trajet à bord d'un bus de l'entreprise Seyssel Cars, dont le coût avait été pris en charge par la section locale du Souvenir Français, nos Seysselans sont arrivés au musée en début d'après midi ; le rallye "historique dans Nantua prévu le matin, jeu de piste avec questionnaire permettant d'aller d'un point à un autre (lieux typiques ayant trait à la résistance) à travers la ville, ayant dû, à regret, être annulé en raison du mauvais temps annoncé.
Installé dans l'ancienne prison fermée en 1953, le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Ain a ouvert ses portes le 12 août 1985 grâce à l'association des Amis du Musée Départemental d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de l'Ain et du Haut-Jura.
Fermé deux années durant pour une rénovation complète (extensions, aménagement et mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite) financée par le Conseil Départemental de l'Ain, gestionnaire du site, avec plusieurs soutiens, le musée a rouvert en 2017 avec son inauguration le 9 septembre.
C'est dans ce "lieu privilégié pour l'éducation à la citoyenneté", un des enjeux de cette rénovation, que nos jeunes Seysselans ont été accueillis par deux médiatrices culturelles chargées de l'accompagnement à travers un parcours installé sur deux niveaux autour d'une nef centrale où peuvent être admirées une superbe fresque murale et une imposante présentation de parachutage de containers, "signal fort de la nouvelle muséographie".
12 000 pièces
de collection
Grâce à un petit livret de présentation agrémenté d'un questionnaire les incitant à rechercher les réponses dans l'environnement les entourant, les jeunes sont alors partis à la découverte de ce très beau musée proposant une diversité aussi dense que riche en présentation de toutes sortes : objets, affiches, textes, chronologies, photos, cartels (petits supports de présentation), documents, scènes reconstituées, témoignages, cartes en reliefs, films...
Dès l'entrée, une carte en relief animée présente l'Ain de 1939 à 1942, posant le contexte dans lequel vit la population sur un territoire divisé par la guerre.
Puis suivent divers espaces relatifs notamment à l'occupation du Pays de Gex "zone interdite" avec sa ligne de démarcation, le régime de Vichy et le voyage du maréchal Pétain le 12 septembre 1942 à Ambérieu où il passe en revue les troupes de la 7e division, le tout filmé par un particulier, les contraintes du quotidien avec présentation d'objets développés sous l'occupation comme cette bicyclette à ressorts ou encore ce gazogène à bois à remorque mono-roue, les débuts de la résistance, la presse clandestine, les groupes de résistants.
À l'étage, les cartes en 1943-1944 situent les principaux maquis, leur organisation, les lieux de parachutage et de sabotage avec les moyens employés et l'aide des alliés.
Divers espaces dédiés remettent le visiteur dans le contexte de l'époque comme par exemple la vie au maquis de ces hommes en blouson de cuir et pantalon vert ou encore ce spectacle immersif de parachutages en prenant place dans le poste de pilotage d'un Hudson reconstitué.
Des vitrines font également découvrir les moyens de transmission employés ou encore les armes utilisées comme cette mitrailleuse MG42 et son trépied pouvant tirer 1200 coups par minute.
N'oublions pas non plus ces deux films documentaires d'images d'archives exceptionnelles sur les maquis et sur le défilé des maquisards le 11 novembre 1943 à Oyonnax, un "événement fondateur".
Bien d'autres moments de cette "époque noire" sont bien sûr abordés comme la répression, les arrestations et déportations telle la rafle du 2 août 1942 qui débuta en gare de Culoz avec la déportation de 168 travailleurs juifs, les attaques allemandes...jusqu'à la libération et la sortie de guerre.
Ces quelques lignes n'offrent qu'un petit aperçu de ce que propose le musée de Nantua qui a su se moderniser tout en conservant l'idée et l'esprit de l'époque de sa fondation en 1985.
Bien que de deux heures (insuffisantes pour tout découvrir), cette visite a enchanté nos jeunes Seysselans avec, peut-être, l'envie de revenir pour approfondir leurs connaissances sur cette période difficile de notre histoire.
Situé 3 montée de l'Abbaye à Nantua, le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Ain est ouvert du 1er mars au 15 novembre, tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.