Un année «inimaginable» pour Renaud Beretti

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Élu dès le premier tour en mars dernier, Renaud Beretti a dû attendre la fin du confinement pour installer sa nouvelle équipe au conseil municipal.
C’est donc avec ses colistiers élus en 2014 qu’il a traversé la première partie de la crise sanitaire, avant de voir la seconde vague arriver.
Pour nos lecteurs, il est revenu sur une année plus que particulière et présente quelques un de ses projets pour 2021.

Est-ce que vous pouvez faire un premier bilan général de vos premiers mois de mandat ?
C'est un début de mandat assez inimaginable et inédit. Evidemment marqué tout de suite, sans répit, par la crise sanitaire. Donc évidemment par rapport à un début de mandat classique où on s'installe, où une nouvelle équipe s'installe, c'est vraiment une situation, on peut dire extraordinaire, inédite, dans laquelle il a fallu tout de suite être en gestion de crise et s’adapter.
Je ne vais pas rappeler ce qui a été fait mais le premier sujet c'était de protéger la population. Donc fabrication des masques et mise en place de différentes mesures. Et puis la deuxième, le soutien à l'économie avec toute une série de mesures. Et il y a l'aide aux association caritatives qui œuvrent pour les plus fragiles d'entre nous dans la population.
Donc ça c'était le premier confinement, j'ai été arc-bouté sur ces préoccupations là.
Il y a ensuite eu la période de déconfinement qui a été difficile aussi à vivre parce que c'était un peu la décompensation. Il y a eu différents phénomènes d'agitation, de rodéos, d'agitation nocturne parce que ça coïncidait avec la période estivale. 
Il y avait les mesures liées au confinement et à la gestion de crise mais aussi la nécessité de lancer des politiques publiques, le fonctionnement des services municipaux, même au ralenti, pour continuer à gérer la ville et être en situation de poursuivre nos chantiers ou d'être en mesure de les relancer le moment venu. Je pense au cimetière, au parking du golf et différents bâtiments. Je pense à l'école de Marlioz par exemple. Vous aurez noté qu'elle était opérationnelle dès la rentrée. On a fait cet effort là avec les entreprises de poursuivre nos chantiers.
Puis après, deuxième confinement, différent du premier pour les habitants, pour les commerçants, pour les agents, pour les salariés, plus difficile à vivre. Vous l'avez noté, beaucoup plus anxiogène parce qu'on est en période automnale, hivernale, pas de date fixée, beaucoup de changements d'orientation gouvernementale aussi…
Le commerce était pour la deuxième fois impacté donc c'était une phase orientée commerce, soutien à l'économie, ce qui avait déjà été mis en place pendant le premier confinement ayant été reconduit puisqu'il y avait une certaine expérience de la situation.
Et puis ça a permis de nouer des partenariats. On a beaucoup travaillé avec l'hôpital au transfert de la maison médicale aux anciens thermes pendant le premier confinement, avec les labos, on a eu le premier drive test-covid avenue de Verdun. Deuxième confinement, on a travaillé beaucoup avec les infirmières, avec la Région récemment pour les tests covid gare et anciens thermes.

Est-ce que vous pensez que cette crise va amener à revoir la manière dont les citoyens voient le rôle de leurs élus locaux ?
Sans doute. C'est pas une critique en règle de l'État, on sait bien que gérer une crise de cette ampleur avec tous ces imprévus… C'est surtout les ordres et contre-ordres des différentes agences qui sont compliqués. Par exemple au début il ne fallait pas porter de masque, ça ne servait à rien , après il le fallait. Les masques devaient arriver, ils ne sont jamais arrivés.
Je pense effectivement que le niveau de proximité, l'échelon communal, l'échelon intercommunal sont vraiment des échelons de proximité où les habitants peuvent se retrouver. J’espère que ça a conforté le regard des habitants sur leurs élus en général.
C'est souvent des décisions prises rapidement pour faire face donc forcément il y a des imperfections dans les dispositifs mais au moins il existent.

Et est-ce que, hors-crise, vous êtes satisfait de la manière dont vous avez pu mener vos politiques publiques ?
Je dirais qu'avec le travail des élus et des services, on a quand même pu les mener. Parce que que ce soit Grand Lac ou à la ville, pour garantir la continuité du service public, il faut avoir des agents donc il faut les préserver et organiser leur temps de travail et d'exposition le mieux possible pour qu'ils soient toujours en état de travailler. Par exemple à Grand Lac on a eu des agents qui ont fait le choix de ne pas partir en vacances pour rester aux cotés des personnes âgées. Donc ça, ce sont des actes louables.
À la ville beaucoup d'agents étaient volontaires pour être sur le terrain, ce qui n'est pas facile quand on ne connaissait pas, notamment lors du premier confinement, l'impact du virus. 
On a pu grâce à une mobilisation soit lancer soit poursuivre des chantiers ou des dossiers, mais à un rythme contrarié.
J'ai cité l'école de Marlioz mais on a pu rénover un certain nombre de classes pendant l'été, les archives municipales qui restent à finir, le chantier à pu continuer. Et puis après ce sont des études techniques pour des dossiers prêts à partir. J'ai insisté pour que par exemple le dossier de Berdah, désamiantage puis démolition de cet immeuble avenue de Tresserve, puisse être lancé.
L'objectif c'était soit que les dossiers avancent soit qu'ils soient en état de partir dès que possible.
D'ailleurs dans les projets 2021, il y a de la préparation de dossiers à sortir. Ça dépend aussi de la situation budgétaire, il y a le débat d’orientation budgétaire en février et le vote du budget en mars, tout ceci se fera après relecture financière.
On est aussi en attente des compensations de l'État pour savoir de quel budget on disposera réellement.
Parmi les projets, on a la deuxième partie du désamiantage des Thermes. L'entreprise a été choisie donc voila un chantier qui va pouvoir partir. L'achèvement du bâtiment des archives municipales, qui est aussi important puisqu'il concerne le transfert des archives des anciens thermes. Ou on a le Bois Vidal 2. Après le succès du premier, on a la deuxième étape à mettre en œuvre je dirais pour le début de l'été 
J'ai le projet de compléter la plaine de loisirs rue pierre Favre, là où il y a le centre équestre et l'hippodrome. Ce sera vraiment dédié à la jeunesse sur cette plaine de jeu 
Et puis on a choisi la maitrise d’ouvrage pour le lancement avec l'architecte sur le futur parking des prés-riants avec comme préalable au premier semestre la démolition du bar restaurant «Le Bien Assis».
On aura la livraison de la deuxième passerelle que j'ai fait lancer au dessus de la Baye pour desservir le bas du quartier de Saint Simon en sachant que c'est une des étapes. Il y a le petit cheminement le long de la Baye. Cette passerelle qui permet de relier le chemin de la Baye à la rue des fontaines. Et puis on a réalisé récemment un plateau pour casser la vitesse dans cette rue des fontaines.
Ça je dirais que c'est des orientations de travaux déjà engagés, déjà réfléchis. Il y a eu étude, pré-financement, demandes de subventions, donc c'est des choses qui peuvent partir. C'est comme tout ce qui est vélo, pendant les deux confinement on a fait les nouveaux itinéraires. Tout ceci est coordonnée avec Grand Lac parce qu'on est pas isolés au milieu des autres réseaux, on développe de manière coordonnée le réseau aixois avec le réseau intercommunal. Donc ça aussi c'est le dossier qu'on peut faire avancer.
Dans cette période on a bâti des documents pour les insérer dans le catalogue qui est envoyé aux différentes délégations olympiques pour donner une image d'Aix-les-Bains pour qu'ils puissent éventuellement venir s'implanter ici pendant les JO ou la Coupe du Monde de Rugby. 
Et puis par ailleurs, au niveau de la sécurité, la pose des 20 caméras annuelles. Et enfin, au dernier budget j'ai fait voter les recrutements et la mise en place de la police municipale de nuit. Ça fait très longtemps que j'en parle et je voudrais avancer sur cette question.
Tout ceci ne pourra se faire qu'à la lumière d'une relecture financière. On sait qu'il y a des pertes. Par exemple le casino forcément fermé, ce sont des pertes en recettes pour la ville. Le stationnement par deux fois gratuit, c'est évidemment des recettes qui ne rentrent pas. Et puis toutes les exonérations en direction du commerce et des entreprises. Donc c'est un choix d'une part et c'est une volonté. Et l’État compensera vraisemblablement ce qui a été subi et non ce qui a été voulu. 

Allez-vous continuer vos mesures de soutien aux commerces ?
Ce qu'il y a de certain c'est que la mairie ne laissera pas tomber ses commerces. C'est vrai que certains ont tendance à oublier que tous les commerces n'ont pas pu rouvrir. Beaucoup de secteurs sont en difficulté.
Je ne sais pas comment exactement, je vais comme tout le monde, attendre de voir les choses se passer, l'après-fête, parce que pour l'instant on est dans l’indécision et la difficulté pour anticiper. Personne ne sait comment les choses vont se passer. Est-ce qu'il y aura un rebond après les fêtes ? Évidemment on ne le souhaite pas mais si troisième vague il y a, les incidences seront compliquées pour tout le monde.J'attends de voir ce qu'il va se passer en janvier 2021 pour prendre toute mesure mais je faire dans l'ordre, attendre de voir ce qu'il se passe en espérant qu'on évite cette troisième vague et un autre confinement.
Si on doit le subir une troisième fois, j'aviserai à ce moment là. Pour le moment je ne sais pas, il est beaucoup trop tôt pour répondre. À chaque fois on s'adapte aux circonstances.

Cette année la tenue de la cérémonie annuelle des vœux au centre des congrès va être difficile donc comment allez-vous vous y prendre ?
Les vœux en général sont compromis. Il faut qu'ils le soient parce qu'on ne peut pas privilégier des rassemblements comme cela sans savoir le niveau de risque juste après les fêtes. Je pense que la plupart des vœux dans les communes n'auront pas lieu, à commencer par Aix-les-Bains où le Centre des Congrès est toujours plein donc ce serait tout sauf prudent. Il y a trois cérémonies de vœux qui sont d'abord longues à organiser et ne sont pas très indiquées dans la période que nous vivons.
Ça sera plutôt des vœux sous forme enregistrée. Pour tout dire, j'ai pas encore réfléchi à ça parce que c’est en janvier et que là je m'occupe de l'actualité de décembre. Mais vraisemblablement, faute de rencontrer les gens, ce sera un autre mode. Soit une lettre, soit une vidéo, je ne sais pas encore. Là encore, c'est une situation inédite donc les vœux en l'occurence prennent plus avec cette crise sanitaire, la forme de recommandations, de point de situation, plus qu'autre chose.

Est-ce que vous avez déjà des vœux à adresser aux Aixois ?
Spontanément, je dirais que nous avons traversé ensemble cette crise avec deux confinements et avec l'ensemble des personnes qui se sont mobilisées.
C'était une année extrêmement difficile, en particulier le mois de novembre où beaucoup de personnes ont perdu un proche ou on été dans la souffrance ou dans l'inquiétude.
Donc mes vœux portent évidemment sur 2021, que l'on sorte ensemble de cette crise comme on a affronté ensemble cette crise inédite et compliqué en 2020.
Il faut rester prudent mais également être confiants. Je trouve que les Aixois ont fait preuve de beaucoup de responsabilité dans l'application des consignes et la mobilisation et la solidarité donc c'est des vœux à la fois pour davantage de liberté, des vœux d'espérance aussi, et de confiance en l’avenir.

Enfin, vous ferez-vous vacciner quand ce sera possible ?
J'imagine que oui. Je pense que la priorité est aux personnes fragiles. Mais non, il n'y a pas de raison que je ne le fasse pas. La question c'est de se protéger et protéger les autres.

Propos recueillis par M. H-B le 22/12/2020

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