«Un autre monde est possible»

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Anne-Valérie Duval est la candidate de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES), pour la 1ère circonscription de la Haute-Savoie, aux élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin prochains. Ecologie, social, démocratie sont les maîtres-mots du programme qu’elle souhaite défendre à l’Assemblée Nationale.

Cette salariée du privé, technico-commerciale depuis 22 ans dans un négoce de matériaux spécialisé en bois, également détentrice d’une formation forestière, vit à Annecy depuis 27 ans. Militante de longue date, et candidate au sein de la liste «Annecy résolument à gauche» dans le cadre des élections municipales de 2014, Anne-Valérie Duval a souhaité renforcer son militantisme à travers un engagement plus intensif et plus structuré : «Que ce soit d’un point de vue local ou national, il faut que les choses changent, et je ne peux pas me contenter de ma vie paisible sans penser au bien commun. Quand on consacre du temps à militer, c’est que l’on a une perception de la société qui est celle du partage et de l’harmonie entre les êtres». Soutien du programme de Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2017 et de 2022,  la candidate déplore «5 ans de Macronisme durant lesquels les choses sont devenues d’une acuité criante, d’où la nécessité d’agir».

Son suppléant, Thémistocle Giona, 48 ans, vit à Rumilly depuis 2013. Technico-commercial dans le monde de l’informatique industrielle, il milite auprès de La France Insoumise depuis 2017 et s’est récemment engagé auprès d’Anne-Valérie Duval et de la NUPES «car le programme porte des valeurs qui correspondent à mon projet de vie et du futur et à la vision que je me fais du monde pour tous».

Anne-Valérie Duval se décrit comme une non-professionnelle de la politique, n’ayant aucune ambition de notoriété, et qui s’est lancée dans cette candidature pour changer le visage et le fonctionnement de la politique : «A partir du moment où nous souhaitons un changement, où nous sommes mécontents d’être toujours confrontés à des professionnels de la politique qui ne pensent qu’à leur propre personne, eh bien c’est à nous d’agir et de nous présenter, en tant que citoyennes et citoyens, car sinon il ne faudra pas ensuite se plaindre. A un moment donné, il faut mettre les mains dans l’affaire car cette affaire, c’est la nôtre, et en tant que député(e)s, nous avons la parole, la légitimité d’intervenir et de dire «non, cette société et ce monde-là ne nous conviennent pas». Elle ajoute  ne plus vouloir continuer «sur la trajectoire du Macronisme, du Sarkozysme et du Hollandisme. « Il faut une politique de rupture sociale, écologique et démocratique».

«La jeunesse, c’est l’avenir, il faut en prendre soin»

Les actions que souhaite  porter la NUPES sont la hausse du SMIC à 1 500 € net, le retour de la retraite à 60 ans, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la planification écologique, l'instauration d'une VIe République et une allocation d'autonomie pour les jeunes, sur fond de justice sociale, transition écologique et renouveau démocratique.

«Nous avons vu avec les Gilets Jaunes que la rupture démocratique est indispensable, la 5ème République est à bout de souffle. Et c’est pour cette raison qu’il nous faut une majorité à l’Assemblée Nationale. Je pense que nous sommes nombreux à ne pas vouloir de Macron, la preuve étant qu’au 1er tour, 70% des Français ont voté contre lui. Il n’a aucune légitimité et il ne faut pas lui donner une Assemblée qui lui permette de continuer à gouverner de manière monarchique».

Un des thèmes essentiels au cœur des préoccupations d’Anne-Valérie Duval est la jeunesse. Elle se dit très affectée par la violence sociale que procure le Gouvernement vis-à-vis des jeunes : « Je ne peux pas accepter qu’autant de torts leur soit causés,  d’un point de vue social et d’un point de vue écologique. La jeunesse, c’est l’avenir, il faut en prendre soin, et c’est inacceptable de voir des jeunes faire la queue pour manger». L’allocation d’autonomie pour la jeunesse de 1063 euros est une des solutions envisagées. La candidate insiste aussi sur le fait qu’en matière d’éducation, il est essentiel de former les jeunes, avec un enseignement de qualité et non avec des professeurs recrutés à la va-vite : «On ne peut pas faire des économies sur la jeunesse, car c’est assombrir notre avenir. Et Macron qui propose la faculté payante, ce qui signifie que seuls les enfants dont les parents ont les moyens pourront faire des études, c’est inacceptable».  Elle souhaite également la suppression de la plateforme Parcoursup et la fin de la nouvelle réforme du baccalauréat «qui trie les élèves, alors que l’école républicaine doit donner sa chance à tout le monde, donner les moyens, quel que soit le milieu social dont on est issu, de pouvoir être autonome dans sa vie». En termes de justice sociale et du monde du travail, elle évoque «une grande souffrance sociale par rapport aux conditions économiques», rappelant le chiffre des 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France. Elle estime que les gens qui travaillent doivent vivre dignement, et selon elle, le problème du chômage en France ne vient pas des chômeurs mais du manque d’emplois : «Nous avons 6 millions de chômeurs pour à peu près 300 000 emplois non pourvus. La problématique du chômage va bien au-delà des gens qui ne veulent pas travailler».

«Les gens ne demandent pas une aumône mais un salaire correct pour vivre»

Concernant la situation de tension salariale, elle constate que le Gouvernement propose des chèques (chèque énergie, chèque alimentaire…), lui faisant penser à une démarche d’aumône : «Les gens ne demandent pas une aumône mais un salaire correct pour vivre». Elle rappelle que le chèque énergie a été attribué aux personnes gagnant moins de 2000 euros par mois, soit 38 millions de Français, «ce qui donne l’idée du nombre de personnes en situation de précarité énergétique, à savoir plus de la moitié de la population française. Je ne suis pas d’accord avec cette politique, d’autant plus que les dividendes versées au sein du CAC 40 entre 2020 et 2021 ont augmenté de 84%, donc de l’argent, il y en a». Elle s’indigne des 20 milliards versés annuellement au Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE) : «Ces entreprises, dont certaines continuent de licencier,  touchent le CICE sans contrepartie, alors qu’en parallèle le montant versé pour le Revenu de Solidarité Active (RSA) s’élève à 1 milliard d’euros et là on va demander aux gens qui en bénéficient de travailler 20h gratuitement». Quant à la situation de l’Hôpital,  elle déplore les «plus de 17 000 lits fermés et les 12 milliards d’économie sur le budget en 5 ans, sans oublier les 120 services d’urgence qui vont fermer en France, y compris dans les grandes villes. A l’hôpital d’Annecy, à peu près 5 à 6  salles d’opération sur 12 sont fermées, ce qui a pour conséquence la suppression ou le report d’environ 750 opérations par mois. L’état général de la santé de la population est compromis». En terme de logements, «la politique de Macron, c’est le marché, la spéculation immobilière, le maximum de profit». Elle souligne l’importance de créer des logements sociaux (elle précise qu’Emmanuel Macron a ponctionné 15 milliards d’euros sur le budget), d’encadrer les loyers et que plus aucun travailleur ne dorme dans sa voiture. Elle constate que des immeubles se construisent partout et de plus en plus, mais que pour autant les gens n’arrivent pas à se loger. Concernant les transports, elle est pour la renationalisation de la SNCF, la réouverture des gares et lignes secondaires qui ont été fermées et localement parlant, pour le développement et la gratuité des transports urbains, une des solutions aux problèmes de pollution.

La situation environnementale de la planète et du pays est très inquiétante, selon la candidate : «D’un point de vue écologique, on est en train de préparer un monde invivable». Elle évoque la progression de la sècheresse, le manque d’eau et les dépérissements forestiers alors qu’ «Emmanuel Macron a supprimé en 5 ans 1000 postes à l’Office National des Forêts et 9000 postes (soit 15% des effectifs), dans toutes les structures qui s’occupent de l’environnement, et en même temps il  a augmenté de 3% le budget du Ministère de la Transition Ecologique. Il préfère donner l’argent à des cabinets d’experts qui ne sont certainement pas plus experts que je ne le suis en chimie, plutôt que de garder des fonctionnaires qui ont des compétences et un réel savoir-faire ou d’embaucher des jeunes diplômés capables de faire face au défi qui nous attend sur l’agriculture, l’environnement, l’eau qui doit être un bien commun géré par les collectivités et non un business».

Anne-Valérie Duval informe que si elle est élue, son rôle sera d’appliquer le programme de la NUPES tout en transmettant à l’Assemblée Nationale les besoins de la population à qui elle veut redonner confiance : «Un autre monde est possible. Tous les choix sont politiques et la politique n’est pas un gros mot, c’est notre quotidien, l’avenir de nos enfants, l’avenir de nos conditions de vie, il faut donc que tout le monde s’en empare. Car les gens qui ne votent pas laissent les autres décider à leur place, chaque voix compte».

 

La 1ère circonscription regroupe La 1ère circonscription regroupe les cantons de Annecy Nord-Ouest, Annecy-le-Vieux, Rumilly, Thorens-Glières.

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