Un bail de six ans

Et bien voilà ! Enfin ! Les élections municipales, c’est terminé ! Et c’est pas trop tôt. Parce que, après trois mois de campagne pour le premier tour, il a fallu se taper trois autres mois de « non campagne » pour le second. Et franchement, cette période d’incertitude où on ne sait plus qui est élu, qui ne l’est pas, qui est encore candidat, qui va fusionner, etc., c’est un peu agaçant. C’est même désarmant.
Bref, on est partis pour six ans, que cela nous plaise ou non. A moins que les recours déposés ici ou là (forcément quand on est séparés de moins de trente voix…) ne relancent une machine qui s’essouffle un peu.
Elle s’essouffle, oui, la machine électorale. Et j’espère vraiment que les élus, où que ce soit et quels qu’ils soient, se rappelleront qu’ils n’ont été choisis, à peu près partout, que par 15 à 25% des électeurs. C’est-à-dire bien peu de monde.
Alors je sais que les abstentionnistes n’ont qu’à la fermer et qu’ils n’avaient qu’à aller voter. Que c’est trop facile de râler quand on ne s’engage sur rien. Je sais ! Il n’empêche que ces gens-là, ceux qui sont allés à la plage dimanche 28 juin plutôt que vers leur bureau de vote, ils existent et que, peut-être, cette abstention est le seul moyen qu’ils aient trouvé d’exprimer leur mécontentement. Alors, mesdames et messieurs les nouveaux élu(e)s, à vous de leur redonner l’envie de participer au grand jeu démocratique !
J’ai regardé la vidéo du premier conseil municipal de Rumilly. Amusant de voir les élus rangés comme dans une salle de classe, bien sages à leur bureau. Bon ! Il ne s’est pas dit grand-chose ce coup-ci, c’était juste pour élire le maire et les adjoints. Sans surprise, ils étaient prévus et comme le système électoral donne à la liste gagnante une large majorité des sièges (qui ne correspond pas à la réalité des voix exprimées), on n’est pas près de voir une opposition réelle au sein du conseil. Chauque groupe d’opposition, qui a obtenu près du tiers des voix, se retrouve avec moins d’un sixième des sièges. Mais ça, c’est la loi.
Du coup, on ne les a pas entendus, les gens de l’opposition. Et je n’aimerais pas être à leur place. Pendant tout le mandat, ils vont tenter d’alimenter le débat et faire avancer des idées parfois différentes de celles de la majorité. Si cette dernière est composée de gens ouverts et intelligents (ce que je crois évidemment !), ces avis divergents devraient aider à améliorer, à ouvrir des perspectives nouvelles. Si ce n’est pas le cas… les six ans vont être longs.
Ce qui s’est passé à Rumilly s’est passé partout ailleurs. Je pense, en particulier et sans prendre parti, au nouveau conseil de la commune d’Annecy où la liste gagnante dépasse de 27 voix seulement…
Six ans ! Un bail ! Pour le moment, les élus sont « tout feu tout flamme ». J’espère qu’ils le resteront et qu’ils auront la même énergie durant tout un mandat où les réunions, les dossiers, les soirées de travail vont sans doute perturber leur vie de famille. On compte sur eux, mais six ans, c’est long.
Alors, même si ce n’est pas mon habitude, j’ai envie de leur souhaiter le meilleur à ces élus. Même à ceux dont je ne partage ni les idées, ni les projets.

Lady Marianne
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