Un bassin pour protéger les habitants
Le Cambo est un petit ruisseau qui traverse Mouxy avant de se jeter dans la Chaudanne, à Aix-les-Bains. S’il n’a pas l’air menaçant au premier abord, un orage violent pourrait le transformer en torrent. C’est ce qu’il s’est passé avec la Chaudanne en juillet 1992, celle-ci débordant de son lit et provoquant une inondation dans le centre-ville.
Un bassin de rétention a donc été créé à Mouxy, pour prévenir une telle inondation. Ce bassin n’a pas pu être fait à Aix en raison des désagréments que pourraient créer les travaux en plein centre-ville, sans compter le prix. C’est donc l’option du bassin d’orage qui a été retenue, celui-ci permettant de stocker l’eau en amont de la ville si nécessaire.
La Chaudanne est en effet canalisée à Aix-lesBains, mais une surverse pourrait la faire déborder, mettant 5 000 Aixois en danger, ainsi que des commerces par exemple. Soyons toutefois rassurés, il n’existe quasiment aucun risque mortel pour les personnes, les dégâts devant rester principalement économiques si une crue devait arriver.
Dans sa partie enterrée, la rivière peut laisser passer 4m³ d’eau par seconde (en 1992, ce sont 20m³ qui ont jailli chaque seconde). Le principe est donc de limiter le volume d’eau descendant. Les tuyaux sont donc conçus pour laisser passer un certain débit et, s’il est dépassé, l’eau reste dans le bassin jusqu’à un retour à la normale.
Ce projet, qui a coûté 1M€ a été financé à 60% par Grand Lac, le reste étant pris en charge par le fonds Barnier, de prévention des risques naturels majeurs.
Il répond à ce qu’on appelle le risque d’inondation centennale. Ce terme ne signifie pas qu’il peut arriver une fois par siècle mais qu’il a 1% de chance d’arriver chaque année.
La nature prise en compte pendant le chantier
Le bassin fait donc 17 000m³ (soit l’équivalent de 7 piscines olympiques) et a été conçu selon un système de déblai/remblai. C’est-à-dire que lorsque l’ouvrage a été creusé, la terre a été récupérée pour construire un barrage. Celui-ci, renforcé par des palplanches, permet de retenir l’eau.
Des grillages ont aussi été installés dans l’ouvrage afin de lutter contre les fouisseurs. En effet, ils abiment les structures en creusant, fragilisant de fait les barrages. On retiendra par exemple que la crue du Rhône de 2003, occasionnant 1 milliard d’euros de dégâts, a été principalement provoquée par ces animaux.
Afin de ne pas intercepter le lit historique du Cambo, un ouvrage sera mis en place pour que le ruisseau puisse continuer son chemin.
L’aspect écologique a d’ailleurs été largement pris en compte. Par exemple, 100m² de zone humide ont été abimés, mais 700m² ont été créés sur la prairie alentours pour la remplacer.
Bien entendu, des arbres ont été défrichés mais 225 nouveaux vont être plantés une fois les travaux finis, tous issus d’espèces locales.
Concernant les animaux, une barrière anti-batracien entourait le chantier mais doit être rentrée à la fin de celui-ci pour qu’ils puissent s’approprier le terrain. Enfin, des zones ont été mises en place autour du chantier pour que les petits animaux puissent s’y réfugier.