Un bus électrique sur la ligne 1 dès le printemps 2024

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Du 22 au 31 mai dernier, les habitants sont nombreux à avoir aperçu un bus orange avec l’inscription «100% électrique» circuler dans les rues de Rumilly, entre étonnement, curiosité et fascination pour les plus jeunes. Il s’agissait d’une phase de test sur la ligne 1 du réseau J’ybus, organisée par le Pôle transports et mobilités de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie. Face à la nette hausse de fréquentation en 2022 et à de nombreuses surcharges aux heures de pointe, la collectivité et son exploitant la SPL Sibra (Société Publique Locale qui exploite également les transports urbains du Grand Annecy) ont étudié la mise en place d’un véhicule doté d’un plus grand gabarit. Lors des orientations budgétaires de 2023, le projet d’achat d’un véhicule midibus électrique a été validé. L’objectif est de garantir une qualité de service aux usagers, en optimisant leur confort et leur sécurité, de s’adapter à leurs besoins tout en étant vertueux dans la transition énergétique.

Apporter une solution durable au problème de surcharges

La ligne 1, victime de son succès, est confrontée à de nombreuses surcharges. En 2022, 301 personnes ont été refusées sur cette ligne reliant l’hôpital et la base de loisirs, soit environ 25 par mois. Les minibus moteurs Diesel qui circulent actuellement ont une capacité de 30 personnes, le midibus électrique à l’essai durant dix jours peut accueillir jusqu’à 70 passagers (assis et debout grâce à des poignées permettant de se tenir). Sur l’ensemble des lignes urbaines, la barre des 1100 montées par jour a été franchie, avec plus d’une montée par kilomètre (1,2 montée pour 1 km parcouru).

Test en conditions réelles pendant 10 jours

Avec ses 9,5 mètres de long, le véhicule de démonstration du constructeur Heuliez a traversé Rumilly plusieurs fois par jour, en remplacement d’un des minibus de la ligne. Mercredi 24 mai, Christian Heison, président de la Communauté de communes, Roland Lombard, vice-président en charge des transports et des mobilités, Alexandre Laymand, directeur du pôle transports-mobilités, Christophe Babé, directeur de la Sibra et Abderrahman Lachkar, responsable J’ybus au sein de la Sibra, ont embarqué à bord du midibus pour une véritable immersion.

L’objectif de cet essai était de vérifier en conditions réelles l’autonomie de la batterie, la capacité de recharge automatique dans les moments adaptés telles que les descentes, évaluer les consommations selon les conducteurs, tester la maniabilité du bus dans le centre-ville, disposer d’un retour client et conducteurs sur différents aspects (confort, bruit, équipements intérieurs...). Tous ont constaté une fluidité dans la conduite, relevé l’aspect silencieux du véhicule et ont été séduits par les équipements intérieurs.

Réduire l’impact environnemental, optimiser le confort

«Ce test grandeur nature était la première étape pour voir si d’un point de vue pratico-pratique le véhicule est conforme aux critères attendus et ainsi confirmer l’achat de ce modèle. La prochaine étape sera la commande pour une mise en service à partir du printemps 2024» a expliqué le vice-président en charge des transports, avant de préciser : «nous avons fait le choix de passer à une autre énergie, l’électrique, car aujourd’hui c’est la plus appropriée, la plus performante et la plus fiable pour réduire l’impact environnemental». Le président Christian Heison a tenu à souligner «un choix politique fort, avant tout pour le bien-être et la sécurité des usagers comme des chauffeurs».

Autonomie de près de 300 kilomètres

Le midibus, certifié «Origine France Garantie», semble avoir une autonomie de près de 300 kilomètres sur le circuit de la ligne 1. Selon Alexandre Laymand, «sur 220 km parcourus dans la journée, il pourrait en parcourir environ 100 supplémentaires. Il peut ainsi tourner sur le réseau tous les jours et se recharger la nuit». L’avantage de ce type de véhicules, plus grands que les minibus et plus petits que les bus classiques, est qu’ils peuvent circuler dans les rues étroites de certaines zones urbaines contraintes. «Ils sont adaptés pour une conduite en hyper-centre, avec une maniabilité plus aisée pour les conducteurs» confirme Christophe Babé.

Contrairement au minibus, il est équipé de deux portes et d’une rampe automatique pour une meilleure accessibilité (personnes à mobilité réduite, poussettes…). Il dispose également de prises de recharge USB.

La ligne 3 bientôt en ligne régulière ?

Le coût du bus et de sa borne de recharge est estimé à 450 000 euros, ce qui représente deux fois le prix d’un bus thermique mais avec une durée de vie quasi double, comme expliqué par le directeur du Pôle transports : «L’investissement est donc conséquent au début mais à la fin de vie du véhicule, on s’y est largement retrouvés par rapport à un thermique. En sachant aussi qu’on ne connait pas le prix du Diesel dans 5 ans».

Le minibus qui sera remplacé d’ici un an par un midibus électrique floqué aux couleurs du réseau J’ybus devrait servir à la ligne 3 qui propose actuellement du transport à la demande et qui devrait à terme, selon les arbitrages financiers, passer en ligne régulière avec un aménagement du circuit pour optimiser la desserte et étoffer son périmètre.

 

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