Un dimanche à la montagne

Je dois bien dire que, cette semaine, il n’est pas facile de parler d’autre chose que de la crise sanitaire. Parce que, quel que soit le média (ou le médium !), il ne se passe pas une minute sans qu’on nous rappelle que, grosso modo, on est en sursis et que la faucheuse n’est pas loin.
Je sais ! La situation est dramatique et il n’est pas question, ici, de plaisanter sur le sujet. Mais, plus que jamais, sans doute, on a besoin de se changer les idées, de penser un peu à la vie…
C’est ce que j’ai voulu faire dimanche dernier avec mon mari et les enfants. On s’est dit qu’on allait profiter d’une éclaircie pour faire une promenade en famille. Et comme j’aime particulièrement – je ne suis pas la seule ! – la montagne du Semnoz, on a commencé à sortir les chaussures.
« Dis-donc », a lancé ma fille, « le dimanche matin, il y a la chasse ! ». Aie ! J’avais oublié. La chasse ! 
Bon ! Je ne me lancerai pas une fois de plus dans une diatribe contre les chasseurs. Je les connais, beaucoup sont des gens chouettes, pas « viandards » pour autant. Et ils font de réels efforts – même s’il reste du boulot - pour que la cohabitation avec le public se passe bien. 
Mais quand même ! Je n’avais pas envie qu’on se retrouve au milieu d’une zone de chasse ce dimanche matin. Nous voilà donc sur l’ordinateur à chercher des renseignements. On a trouvé le site qu’il, fallait, celui de la Préfecture, qui nous a aiguillés sur une carte très très très détaillée, avec des zones rouges, orange, zébrées, quadrillées. Une vraie œuvre d’art.
Je dois bien dire qu’il nous a fallu un bon moment pour se repérer sur cette carte. Je sais, on n’est pas non plus des lumières… Mais une fois qu’on a trouvé le sommet du Semnoz, on n’a pas vraiment compris. Parce que, selon les traits rouges qui couvrent le secteur, il s’agit d’une réserve de la faune sauvage, où la chasse, en principe, est interdite si j’ai bien compris. Mais le secteur est également coloré en orange, ce qui signifie, d’après la légende, qu’on ne peut plus y chasser à partir de 11h30 le dimanche matin. Alors on peut y chasser avant ? Sur une réserve de la faune sauvage ? Va comprendre !
Au final, on a renoncé et notre promenade, on l’a faite autour du village, sur les routes départementales. Toujours mieux que rien, mais pour la vue panoramique sur le Mont-Blanc… 
Encore une fois, je ne vais pas, comme je l’ai fait souvent, m’énerver après les chasseurs. Mais plutôt après les services de la Préfecture. Par pitié, Messieurs Dames, essayez de vous mettre à la place des pauvres petits citoyens que nous sommes. Pas forcément habitués à manier les cartes d’état-major, les courbes de niveaux et les différents pictogrammes qui vous sont familiers. Simplifiez ! Dimanche matin, on voulait juste savoir si, de 9h à midi, on pouvait se promener en haut du Semnoz sans risquer de se prendre une balle perdue. Pas plus ! Et on ne sait toujours pas…
Ceci dit ! J’ai quand même été agréablement surprise qu’on ait instauré un arrêt de la chasse le dimanche après 11h30, même si je n’ai pas compris si c’était vraiment sûr. Ce partage du temps du week-end entre chasseurs et randonneurs, cela fait pas mal de temps que je le défends. Et, peut-être que, dans quelques mois, ce sera généralisé et que nos amis chasseurs sauront ranger les fusils un peu plus tôt le dimanche…

Lady Marianne
Pour m’écrire, c’est sur 
ladymarianne74@orange.fr