Un exercice de sécurité nocturne au plus près de la réalité

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Une simulation d’accident et d’incendie s’est réalisée dans le tunnel de l’Epine sur l’A43 (direction Lyon/Chambéry) afin de tester les dispositifs de sécurité (éclairage, ventilation, signalétique, panneaux à message variable, panneaux d’affectation des voies, guidage audio, niches de sécurité, réseau d’appel d’urgence,…) et la bonne coordination des différentes équipes de secours.

Cet exercice, orchestré par APRR-AREA (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône /Autoroutes Auvergne-Rhône-Alpes), a rassemblé de 19h30 à minuit une centaine de participants, parmi lesquels des figurants (salariés de la société d’autoroutes), des pompiers, des gendarmes, des agents d’exploitation de l’autoroute mais également des animateurs et des observateurs dont le directeur adjoint du réseau AREA, Philippe Le Sénéchal. Pour l’occasion, le tunnel a été intégralement fermé de 21h à 6h pour permettre, à l’issue du test, à 22 entreprises d’effectuer diverses manœuvres (vérifications, réfections et entretiens).

Tester la coordination des différents services de secours

Le point de ralliement était fixé à 19h30 au «district» de Nances (A43 sortie 12 Aiguebelette).  

Un briefing, animé par Yoanne Godel, responsable domaine sécurité-trafic des autoroutes APRR et directeur de l’exercice, s’est tenu aux alentours de 20h. Les consignes de sécurité ont alors été présentées, ainsi que les objectifs pour les divers intervenants professionnels (préfecture : tester les chaînes d’alerte et d’informations/ pompiers : mettre en œuvre la méthodologie opérationnelle, faire pratiquer les nouveaux arrivants et mettre en œuvre les échanges inter-services / gendarmes : tester la chaîne d’alerte avec le CORG (Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie) / exploitants AREA : mettre en œuvre la communication inter-services,  appliquer les procédures de commande incendie depuis le poste de commandement, mettre en situation les nouveaux arrivants et communiquer avec le commandant des opérations de secours et le poste de commandement, avoir une projection des effectifs et des délais d’intervention et mettre en œuvre les procédures et liaisons internes), puis des équipes de véhicules ont été constituées, avec un rôle bien défini pour chaque figurant. Après une collation partagée, dès 21h10, un convoi s’est formé pour se rendre dans le tunnel et permettre à tous de découvrir le scénario de l’exercice.

Immersion au cœur d’un incendie

Durant près d’1h30, tous les acteurs et observateurs ont vécu une véritable immersion, à travers la mise en situation d’un carambolage entre deux véhicules ayant causé l’incendie de l’un d’eux. Mise en route du système de ventilation, sirène hurlante, message d’alerte audio en continu et en plusieurs langues, voyants lumineux clignotant, évacuation des véhicules, agitation de part et d’autre, blessés à terre, attente jusqu’à l’arrivée des secours : un exercice au plus près de la réalité, avec en prime une coupure volontaire de la ventilation pour tester les diverses réactions et actions en cas de réelle panne. «Attention attention, incendie en cours, arrêtez-vous au feu rouge, coupez votre moteur, regagnez dans le calme les issues de secours signalées par des feux flash», ce message audio, qualifié d’oppressant par de nombreuses personnes, a été diffusé durant de longues minutes.

L’importance du débriefing

Apres l’intervention des différentes équipes de secours, tous se sont retrouvés au poste de commandement pour un petit débriefing. Globalement, les équipes se sont bien coordonnées mais certains points restent à améliorer comme les modes de communication  et quelques règles de sécurité. Le commandant Karine Salavin, chef  de bassin opérationnel  Chambéry Chartreuse (SDIS 73) apporte quelques précisions sur l’objectif du débriefing : «Après chaque exercice, on fait le point sur les difficultés rencontrées et sur comment amener de la fluidité, de l’efficacité dans le fonctionnement pour monter en niveau de compétences et apprendre de ses erreurs, car ça sert à ça les exercices : à pouvoir faire des erreurs pour ne pas les reproduire». Caroline et Jocelyne, toutes deux figurantes au sein du même véhicule, soulignent le côté instructif de l’exercice, concernant le rôle et le fonctionnement de chaque intervenant professionnel… Une expérience au plus près de la réalité qu’elles n’oublieront pas.

 

Ce genre d’exercice est organisé environ une fois par an depuis vingt ans, suite à la règlementation sur la sécurité dans les tunnels routiers en 2000, après l’incendie du tunnel du Mont-Blanc en 1999 qui avait causé la mort de 39 personnes dont un pompier français, un secouriste italien et un motard chargé de la sécurité du tunnel.

 

Claire Castelar

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