Un exercice «tuerie de masse» à l’aéroport

Mardi 5 mars, un exercice de sécurité civile «tuerie de masse» s’est déroulé dans l’enceinte de l’aéroport Chambéry Savoie Mont Blanc, où une attaque terroriste a été simulée. Plus de 150 personnes issues des forces de sécurité et de secours se sont mobilisées, avec à leurs côté une cinquantaine de lycéens jouant le rôle de victimes.

Se préparer au mieux en cas d’une réelle attaque

L’objectif de cette opération de grande ampleur était de permettre à tous les acteurs de la sécurité civile de se préparer au mieux en cas d’une réelle attaque. L’exercice a ainsi permis de tester le plan d'organisation de la réponse de sécurité civile, vérifier la procédure d'alerte et évaluer la coordination entre les différents acteurs. À cette occasion, le système national d’alerte et d’information «FR-Alert» a également été testé auprès des populations se trouvant à proximité du site. Une notification «Alerte grave» a été reçue sur leurs téléphones portables, en mode silencieux, avec la mention «exercice alerte attentat aéroport», pour les prévenir de leur présence dans une zone de danger et leur indiquer les comportements à adopter. Ce système d’alerte était utilisé pour la première fois en Savoie.

Conformément aux instructions du Ministère de l’Intérieur, «nous effectuons cet exercice tous les ans, c’est obligatoire» informe le préfet de la Savoie, François Ravier, venu assister à l’exercice aux côtés du procureur de la République de Chambéry. «L’objectif est de faire les choses dans la situation la plus réelle possible».

Deux assaillants ont ouvert le feu dans le hall

Selon le scénario établi, vers 9h du matin, deux individus armés ont pénétré dans le hall de l'aérogare et ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. L’un des assaillants a rapidement été neutralisé par les forces de sécurité mais le deuxième a rejoint le premier étage où il a continué de tirer, avant de se retrancher dans une salle de réunion avec trois otages.

Pendant ce temps, dans le hall, des victimes (interprétées par des jeunes très impliqués, sous les yeux de leurs observateurs) couchées au sol hurlent, appellent à l’aide ; d’autres, silencieuses, sont inconscientes ou en état de choc. La panique et la douleur se font ressentir. A l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment, les forces de sécurité sécurisent les lieux pour permettent aux secours d’intervenir au plus vite.

«Il ne peut y avoir d’intervention possible des secours sans sécurisation de la zone»

«A la suite d’une alerte, les forces de l’ordre doivent dans un premier temps sécuriser la zone parce qu’il n’y a pas d’intervention possible des secours sans sécurisation de la zone» (terroristes maîtrisés, pas de complices identifiés parmi les victimes, etc.) précise le préfet. «Ensuite l’intervention des secours est elle aussi sécurisée avec un objet fort qui est l’extraction la plus rapide et la plus sécurisée possibles des victimes». Pierre-Yves Michau, procureur de la République de Chambéry explique que «le rôle de l’autorité judiciaire, c’est d’essayer, dans cette ambiance un peu chaotique, d’arriver quand même à commencer l’enquête judiciaire et notamment, compte tenu de la situation, d’établir la nature terroriste de l’attentat en cours. Car l’une des premières alertes qui doit être donnée pour le procureur de la République, c’est à l’intention du parquet national anti-terroriste».

Ce dispositif de grande ampleur était organisé par la préfecture de la Savoie, en lien avec le tribunal judiciaire de Chambéry, les services de secours et de sécurité, le Conseil départemental, l’ARS et les services municipaux afin de se préparer en inter-services pour apporter une réponse opérationnelle collective en cas d’événement majeur sur le territoire.

Le dernier exercice de sécurité civile «tuerie de masse» avait été organisé au cinéma Le Dôme à Albertville en novembre 2022

Retour en images sur cette opération d’envergure qui a duré près de 4h.

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(©Préfecture de Savoie)