Un jardin qui «n’a pas de prix»
Quelques réactions dans les rangs de l’opposition lors du dernier conseil municipal, à l’exposé de la décision modificative du budget de la ville. Une décision soumise à l’approbation des conseillers afin de prendre en compte des besoins apparus après le vote du budget et qui n’étaient pas connus, ou sous-estimés, à ce moment-là. Opération classique qui, en principe, ne porte pas à des débats passionnés. D’autant que l’exposé, malgré les explications de Danièle Darbon, première adjointe en charge des affaires économiques, reste assez austère…
C’est au chapitre des investissements que certains des chiffres ont provoqué une réaction de Jacques Morisot, au nom des élus de la liste « Rumilly Une ambition nouvelle ». Sur des « opérations spécifiques d’aménagement ». Parmi celles-ci, une somme de près de 430 000 € supplémentaires pour financer les travaux de voirie de la rue René Cassin. Une autre de 20 000 € pour « boucler » les travaux de la nouvelle salle de boxe. Un « plus » de 23 000 € pour le patrimoine scolaire, et un autre de 278 000 € pour les déplacements doux. Pas de problème pour ces nouvelles dépenses.
Par contre, la somme de 500 000 € attribuée à une opération n°12 « Aménagement des zones de loisirs », et consacrée à compléter le financement des travaux d’aménagement du jardin public de centre ville (sur le site de propriété Armand), n’est pas passée inaperçue. « Un jardin dont le coût passe de 700 000 à 1 200 000 € ! Nous sommes étonnés de cette inflation », a commenté le conseiller de l’opposition. « Et cela nous pose question. En se demandant si, en fait, il ne s’agirait pas de se rapprocher de 2020 (et des élections municipales, ndlr) ». Avec un rappel pas tout-à-fait innocent d’un remarque du maire lors de la présentation du nouveau jardin, pour qui « ce projet n’a pas de prix ».
« C’est très difficile de fixer un prix sur un tel équipement », a répondu Pierre Béchet. « Car des problèmes techniques apparaissent entre le moment du dessin d’origine et celui de l’avant-projet définitif. Là, on construit pour 50 ans au moins. Le coût est très élevé, c’est vrai. Mais c’est le choix d’un travail sur la qualité qui renchérit le projet. Et chaque coût est motivé. En principe, les travaux proprement dits devraient coûter entre 700 et 750 000 € hors taxes ».
« Vous auriez dû établir une estimation plus fine », renchérit Jacques Morisot. « On verra quand ce sera fini ! », répond le maire. Fin du débat !