Un mandat placé sous le signe de l’urbanisme

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Dans un contexte d’urbanisation fortement contraint, les projets d’aménagement doivent permettre à la commune de rattraper son retard en matière de logement social d’ici 2025. Elle devrait y parvenir et favoriser ainsi l’installation de jeunes ménages, le logement des étudiants et des personnes âgées.

Entre les lois Littoral, Montagne, le Plan de prévention des risques d’inondation, et le PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal), qui a fortement réduit les capacités de construction dans les hameaux, l’urbanisation du Bourget-du-Lac est réellement contrainte. «Nos OAP (orientations d’aménagement et de programmation) sont quasiment toutes parties, à part celles de niveau 2, qui restent quand on a épuisé tout notre foncier. Les seules possibilités qui s’offriront ensuite à nous seront des densifications à la parcelle», résume le maire, Nicolas Mercat.

Autant dire que la commune n’a pas le droit à l’erreur quant à ses gros projets d’aménagement en cours, qui amèneront entre
1 000 et 1 300 habitants supplémentaires au cours du mandat, venant s’ajouter aux 5 348 résidents actuels. Sans compter l’obligation d’atteindre les 25% de logements sociaux d’ici à 2025, alors que la commune n’en compte que 15,7%... «Nous payons plus de 70.000€ de pénalités par an. Si nous ne comblons pas ce différentiel d’ici 2025, l’amende s’élèvera à 250.000€ par an, une somme colossale à l’échelle de notre commune», remarque l’élu.

60% de logement social au domaine de Buttet

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Plusieurs projets immobiliers devraient lui permettre de remplir ses obligations, touchant d’une part un public jeune, d’autre part un public bien plus âgé. Le domaine de Buttet, livré fin 2025, comprendra une quinzaine de logements inclusifs, permettant aux séniors de garder leur autonomie en occupant leur propre appartement mais avec des espaces communs, adaptés à la dépendance. «Ils pourront vivre dans le centre-bourg, tout près des commerces, des services, des transports, dans un quartier intergénérationnel», décrit Nicolas Mercat. Car le programme prévoit aussi de l’accession à la propriété pour les jeunes ménages qui peinent à se loger sur le secteur du fait des prix de l’immobilier. «Nous souhaitons accueillir des jeunes familles ; les 25-40 ans nous font cruellement défaut», déplore le maire, qui a trouvé un dispositif pour rétablir l’équilibre : le bail réel solidaire (BRS). Une solution qui permet de séparer le foncier du bâti. Le bailleur acquiert le terrain sur 90 ans à un taux d’intérêt très bas. L’accédant, lui, achète les murs, bénéficiant d’une TVA à 5,5% au lieu de 20%, soit, au final, un prix 30% inférieur à celui du marché. Entre 25 et 30 logements seront commercialisés sous cette forme au domaine de Buttet, qui comprendra en tout 60% de logement social, entre les logements inclusifs, ceux relevant du BRS et le locatif social. Les 40% de logements libres permettront d’équilibrer l’opération. L’équipe municipale souhaite aussi introduire une partie d’habitat participatif et prévoit de restaurer la maison forte du domaine, sans en connaître encore la destination finale (hébergement touristique ou tiers-lieu).

200 logements sociaux dans le triangle Sud

Le deuxième projet immobilier d’ampleur concerne le triangle Sud, cette partie comprise entre la RD 1504, la Leysse et l’avenue du Lac du Bourget, en partenariat avec Cristal Habitat, le Crous, l’université de Savoie et Chambéry Grand Lac Economie. Là encore, un beau moyen de remplir les quotas en logements sociaux. Une centaine de logements _ la moitié en locatif social et l’autre moitié en accession sociale à la propriété par le biais du BRS _ sera érigée aux côtés d’une centaine d’appartements pour les étudiants (rentrant également dans la catégorie des logements sociaux). «Le Crous présente un déficit de 200 logements locatifs pour les étudiants. Sur 5 000 étudiants, 1 070 habitent la commune et 400 relèvent du Crous», ajoute le maire. Le restaurant universitaire déménagera de manière à se trouver au cœur de l’université.

Ce nouveau quartier fera le lien entre Technolac et le bourg, à 1,5 km du centre et à 2 km de la plage. «La 1504 et la Leysse coupent Le Bourget-du-Lac en trois entités, le lac, le bourg et Technolac, qui ne fonctionnent pas assez ensemble», estime le maire. Ce nouveau quartier d’entrée de ville, très arboré, doté d’un mail central avec des activités, baignera dans une ambiance de campus scandinave avec de l’habitat participatif et des espaces de convivialité. La place de la voiture sera étudiée de manière à en limiter l’emprise foncière, en prévoyant peut-être du stationnement sous les bâtiments, le long de la départementale ou encore à travers la création d’un parc relais. Les mobilités douces seront privilégiées. Pour aménager ce secteur, la commune bénéficie d’un million d’euros de subventions, lauréate du Fonds friches de l’Etat.

Tous les projets d’aménagement lancés par la municipalité s’accompagnent d’un volet concertation, impliquant la population. «Contrairement aux idées reçues, c’est un grand facteur d’accélération des projets», soutient M. Mercat.

Une maison de santé en plein centre-bourg

Le Bourget-du-Lac souffre, comme beaucoup de communes, d’un déficit de médecins. «Les professionnels de santé souhaitent se regrouper, ne plus travailler seuls», constate Nicolas Mercat. La création d’une maison de santé est une réelle attente de leur part et même un outil d’attractivité pour favoriser l’arrivée de nouveaux praticiens. Cet établissement de 600 m² se trouvera au cœur du bourg, en face des jardins du Prieuré. Il regroupera 13 professionnels de santé et la pharmacie. Ce projet inclura la création de logements à l’arrière du bâtiment.

Quel avenir pour le Prieuré ?

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La municipalité réfléchit à l’avenir du Prieuré, site clunisien construit autour de 1030, classé Monument historique. De gros investissements vont être engagés en 2023, avec la réfection du toit et des charpentes, en lien avec la Drac, le Département et l’Architecte des bâtiments de France. «Ces travaux vont nous permettre de découvrir la tour qu’on ne voit plus», se réjouit le maire.

Outre ce chantier de restauration, l’enjeu consiste à trouver un usage au site, qui sera sans conteste un «lieu de culture et de rencontre». Le bas devrait accueillir un café associatif. Les élus s’interrogent sur les deux autres étages : «Faut-il créer des hébergements touristiques, une maison de la nature de Savoie, des logements ? Nous allons mener une étude de programmation durant ce mandat», annonce le maire.

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