Un monument «A la Paix»
Sa vie de sculpteur, Fernand Terrier l’a débutée à l’âge de 14 ans ! Depuis plus de cinquante ans, cet artiste installé à Vaulx a développé une œuvre monumentale, reconnue par de nombreux prix tant en France qu’à l’étranger. «Chaque roche, chaque bloc», dit de lui l’auteure Marie-Claire Bussat-Enevoldsen, «aiguise son imaginaire, sa curiosité, sa passion, avec une prédilection pour les marbres bleu de Savoie et blanc de Carrare».
C’est dans un de ces blocs, choisi avec un soin particulier, de marbre «blanc bleuté de Savoie» que Fernand Terrier vient d’achever sa dernière œuvre.
Une commande monumentale destinée au parvis de la nouvelle mairie de Chavanod. Un monument à la mémoire des disparus des guerres du 20e siècle. Mais surtout un «Mémorial à la Paix».
Dans le style épuré et symbolique qui le caractérise, le sculpteur a imaginé et taillé dans le marbre une composition en trois éléments.
Encadré par deux stèles qui énumèrent, gravés à la main dans la pierre et colorés en «bleu de la paix», les noms des soldats morts pour la France, la sculpture centrale évoque une colombe de la paix prenant son envol. Ou, selon le regard que l’on porte, un drapeau flottant devant un soleil levant.
«Chacun est libre d’interpréter les symboles selon sa sensibilité», déclare Fernand Terrier qui a voulu dédier son œuvre «A la Paix». L’inscription est gravée dans un quatrième élément, une plaque de marbre qui sera insérée dans le sol devant le monument qui sera inauguré le 6 avril prochain. «J’ai voulu évoquer le jour nouveau qui se lève, un jour de paix !».
L’ensemble porte une émotion particulière, qui va au-delà du traditionnel Monument aux morts, dans une démarche qui va du nécessaire devoir de mémoire et d’hommage aux héros des différents conflits, à un espoir de vie dans une société sans haine.
Et même le choix des blocs de marbre accentue cette impression de continuité de l’Histoire à la recherche de la paix. Car chaque élément de l’ensemble provient d’un même bloc de marbre choisi sur place par l’artiste.
Et les veines sombres de la pierre qui apparaissent sur une des colonnes, évocatrices des drames du passé, se poursuivent sur le bloc central pour mourir dans l’harmonie sur le troisième élément.
Il aura fallu une année de travail à Fernand Terrier, de la conception de l’œuvre jusqu’à son installation, pour réaliser ce monument qui va s’intégrer sur la place aux lignes harmonieuses du nouvel hôtel de Ville de Chavanod.
