Un nouveau fusil et des projets pour le 27

Alors que le 27e BCA a, comme le 13e, récemment reçu le nouveau fusil d’assaut réglementaire de l’armée française (HK416-F), le colonel Ivan Morel en a profité pour inviter les journalistes et faire le point. 
Le colonel Morel a ainsi donné les trois principes par lesquels il entend diriger le bataillon : l’entrainement doit se faire comme le combat, le collectif s’impose et la sécurité prime toujours sur le reste. 
De plus, son objectif est d’intégrer les chasseurs à la vie quotidienne de la ville dans laquelle ils sont. C’est pour cela qu’il fait en sorte que les militaires participent régulièrement à des courses ou a des événements au cœur d’Annecy ou des villes partenaires. Il a d’ailleurs comparé le 27e BCA à la Marine Nationale, de par sa grande tradition d’ouverture.
Deux grands problèmes ont été soulevés au cours de la réunion. 
Le premier, c’est ce qu’il appelle des «faux conflits» venant de Paris. L’Assemblée Nationale a voulu empêcher les militaires de s’entrainer au tir en terrain libre, en montagne, dans des secteurs bien définis et de raccourcir à deux mois au lieu de quatre, la période ouverte pour des raisons de reproduction d’animaux. Et le temps passé à ne pas entrainer un soldat et de l’intelligence de situation qui ne sera pas acquise, augmentant le danger pour la personne. Or il a été montré que les animaux en question ne se reproduisent pas durant cette période. 
C’est donc devant le Conseil d’État que le contentieux a été réglé, permettant la poursuite des entrainements en terrain libre. Le colonel Morel a d’ailleurs souligné la préservation des terrains autour du champ de tir. L’activité humaine étant éloignée, cela permet le développement de la biodiversité. De plus, un effort est fait pour limiter les traces et déchets de tir.
L’autre problème relève du psychologique. En effet, Ivan Morel voudrait que les militaires bénéficient d’un soutien psychologique plus important pendant et après avoir servi. 
Pour lui, il n’est pas possible que ces personnes marquées par les combats choisissent d’être traumatisés par plaisir. L’autre problème du même ordre est la mission sentinelle. Celle-ci est difficile à vivre et assumer pour les militaires. Ils sont en état d’alerte permanent alors qu’il ne se passe presque rien dans l’ensemble. Cela les maintient donc dans un état de stress, permanent lui aussi. 
En ce qui concerne les contrats, leur durée est trop courte en moyenne. Il faudrait qu’ils durent idéalement au moins sept ans mais, à l’heure actuelle il est difficile de retenir les militaires plus de quatre ans et demi. 

Avec une formation qui dure huit mois, il est difficile de garder les bons éléments sur le long terme et les faire évoluer depuis la base vers les postes de commandement. Il est cependant fier d’avoir les meilleurs éléments avec une sélection qui se fait directement au centre de recrutement et lui permettant d’avoir entre 250 et 300 hommes chaque année. La bonne nouvelle pour ceux qui partent est que le taux d’insertion est très bon. En effet, d’après le colonel, des hommes «fiables, travailleur, à peu près bien élevés, ça ne court pas les rues». Le dispositif Défense Mobilité du ministère des armées aide d’ailleurs les candidats à se reconvertir dans la vie civile.
En ce qui concerne le fusil, les hommes l’ayant essayé s’en sont dit satisfaits. L’avantage de celui-ci est que la gestuelle est plus naturelle que sur le Famas. Cela permet donc aux soldats de gagner en rapidité et efficacité. 
L’acquisition est d’ailleurs assez rapide parce que pour une personne maitrisant l’ancien fusil, une seule demi journée sera nécessaire avant de maitriser le HK416-F. Une autre demi-journée sera consacrée au tir avant d’être autorisé à utiliser l’arme. 
660 armes sont arrivées dans la première livraison et 150 suivront chaque année jusqu’à ce que chaque homme soit équipé. Il ne faut pas s’inquiéter pour ceux qui le recevront plus tard, le Famas est encore une arme qui est opérationnelle. La raison principale du changement étant que ce dernier n’a pas les capacités d’évolution requises pour permettre de l’utiliser sur le long terme. 
Les personnes intéressées par le 27e BCA seront heureuses d’apprendre qu’une journée porte ouverte sera programmée en mai 2020.