Un plan d’action départemental pour lutter contre l’insécurité et la délinquance
Photo : Claire Castelar
Lors du bilan de la délinquance et de l’activité des services de sécurité publique en 2024, le plan d’action départemental de restauration de la sécurité au quotidien a été présenté le 21 février par le préfet, les procureurs de la République de Chambéry et d’Albertville, les représentants de la gendarmerie et de la police nationales et des douanes.
Une initiative du ministère de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau explique, via un communiqué de presse, la pertinence de ces plans départementaux «conçus par les préfets, avec nos forces de l’ordre et de nombreux acteurs concernés par la protection de nos compatriotes». Pourquoi une telle initiative ? «Parce que l’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien, j’ai voulu que dans chaque département, au plus près des réalités locales, des actions ciblées soient pensées et menées pour lutter plus efficacement contre cette délinquance qui empoisonne la vie des Français».
Un plan adapté aux problématiques locales
Afin d’identifier les problématiques locales et d’adapter les réponses aux réalités du terrain, des réunions de travail entre les services de l’Etat, les forces de sécurité intérieure et les autorités judiciaires ont permis de dresser un diagnostic des enjeux de sécurité en Savoie. «Il s’agit avant tout d’une affaire de terrain. Ce plan doit être défini par chaque préfet selon les problématiques de son département» insiste le préfet François Ravier. La Savoie est «l’un des départements qui a connu le dynamisme démographique le plus important ces dernières années», «le premier département touristique du pays entre décembre et mars, marqué par une forte saisonnalité l’hiver et de plus en plus l’été», «un territoire de frontières et de carrefours».
Vols, violences, incivilités, sécurité des mobilités, lutte contre les stupéfiants ou encore renforcement de la présence des forces de l’ordre sont les thématiques traitées pour l’élaboration de ce plan. «Ce travail collectif permet d’aboutir à un plan d’action fondé sur des solutions innovantes et partenariales» se félicite le préfet.
4 priorités pour renforcer la sécurité au quotidien
Pour renforcer la sécurité au quotidien, «ce plan s’articule autour de 4 priorités : poursuivre l’action déterminée contre les violences intrafamiliales, adapter la lutte contre les stupéfiants, lutter contre la délinquance urbaine générale et renforcer la lutte contre la délinquance itinérante». Les 8 objectifs visés sont : développer les outils de détection des victimes par «l’aller vers», améliorer la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales en soutenant la mise à l’abri d’urgence, entraver l’action des auteurs de violences intrafamiliales en poursuivant le dispositif «éviction conjoint violent», mieux s’adapter aux nouvelles formes des trafics de stupéfiants, améliorer l’action des forces de l’ordre en milieu urbain par le partenariat, adapter le dispositif de sécurité intérieure aux évolutions de la délinquance, améliorer le maillage de vidéoprotection du territoire et créer de nouvelles brigades de gendarmerie.
Forte hausse du trafic de stupéfiants
En 2024, 23 340 faits de délinquance ont été enregistrés (tous motifs confondus) sur l’ensemble des zones police (villes de plus de 5000 habitants) et gendarmerie, soit une hausse de 12,5% par rapport à 2023. Les atteintes aux biens ont augmenté de 10,7%, les atteintes volontaires à l’intégrité physique de 5%, les escroqueries (infractions économiques et financières) de 16,6% et les infractions à la législation sur les stupéfiants de 14%. «Concernant les atteintes aux biens, on est beaucoup sur des vols d’automobiles et sur des cambriolages qui progressent de façon considérable en zone police». Le trafic de stupéfiants connaît «une croissance importante», notamment la cocaïne, aussi bien en milieu urbain que rural, notamment en hiver dans les stations de ski «avec un nombre d’arrestations important». De nombreux contrôles ont été effectués avec de nombreux points de deal démantelés. Les douanes ont saisi 963 kg de cannabis, 77 kg de cocaïne et 2,3kg d’héroïne.
961 femmes ont été victimes de violences conjugales
Concernant les violences intrafamiliales, en 2024, 961 femmes ont été victimes de violences conjugales contre 800 en 2023, soit +8,1% «majoritairement le week-end et sous fond d’alcool dans 70% des cas». Le préfet relève que «les faits constatés augmentent aussi pour une bonne raison : la parole s’est libérée, les dépôts de plainte et les signalements sont bien plus faciles aujourd’hui avec une attention particulière et privilégiée au sein des brigades et des commissariats. La conjonction d’accueil au sein des associations qui sont mieux coordonnées facilite la démarche des victimes». 236 viols ont été commis «dont 40% sur des mineurs». La majorité ont lieu dans des lieux privés plus que sur la voie publique.