Un Plan Vélo pour la ville

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Plusieurs villes françaises ont saisi l’occasion du déconfinement pour mettre en place des plans vélos. En effet, ce mode de transport est considéré comme étant l’un des plus efficaces dans le sens où il permet de limiter l’utilisation de la voiture tout en évitant les regroupements dans les transports en commun.
Si ça ne se voit pas encore, Aix-les-Bains n’est pas en reste. En effet, la ville a des projets en cours qui permettront aux usagers de la bicyclette de se déplacer plus facilement dans la ville. Le premier indice allant dans ce sens est l’inauguration de la nouvelle Vélostation en face de la gare, alors qu’elle n’était initialement prévue que l’année prochaine. Sophie Carré, référente mobilités actives à la mairie, nous indique d’ailleurs que c’est grâce à la réactivité de Renaud Beretti que cela a pu se faire, alors que la demande française augmentait rapidement. 
Le but de cette vélostation, gérée par Grand Lac mais à laquelle la ville a ajouté 100 vélos, est de permettre une bonne visibilité de l’offre cycliste du territoire tout en offrant des tarifs assez intéressants. De plus, en partenariat avec l’association Roue Libre, des vélobricolades et vélo-écoles seront organisées au cour de l’année.
En effet, la maire ne travaille pas seule dans son coin et a décidé de s’associer avec les différents acteurs du vélo présents sur place. Hormis l’association Roue Libre, il ya aussi l’association des cyclotouristes aixois et le comité départemental de la Fédération Française de Vélo (FFVélo) qui participent au réunions.
Ces associations permettent un retour terrain plus efficace, avec par exemple des fiches de signalement mises en place par roue Libre, qui permettent au usagers de faire remonter les problèmes (nids-de-poules, racines…) aux services techniques afin qu’ils les réparent.
Pourquoi du retard 
sur les voisines ?
Si l’on regarde les grandes villes voisines, et en particulier Chambéry, on constate que des installations temporaires ont été mises en place rapidement après le confinement, alors qu’à Aix, peu de choses ont déjà été faites. Jean-Marie Manzato, conseiller municipal délégué au plan vélo, nous explique que Chambéry a l’avantage d’avoir une infrastructure déjà présente depuis plusieurs années et qu’il ne restait plus qu’à la compléter. À Aix-les-Bains, la donne n’est pas la même, avec des rues plus étroites et pas forcément adaptées à un changement sans concertation.
Mme Carré nous explique d’ailleurs que la concertation est au cœur du projet, même si elle le fait ralentir. Les services préfèrent en effet prendre un peu plus de temps au début mais être sûrs de ne pas provoquer la colère des riverains quand ils mettront en place de nouvelles infrastructures.
Mais ces infrastructures, comment seront-elles alors ? Chacun a déjà pu constater les marquages jaunes sur le Boulevard Robert Barrier, le long de l’Esplanade, qui permettent de donner la priorité aux vélos tout en autorisant les véhicules à moteur à déborder sur les voies cyclables pour pouvoir se croiser. Outre ce marquage temporaire, le Boulevard Pierpont-Morgan a lui aussi été retravaillé afin de laisser plus de place aux vélos tout en permettant aux riverains de circuler et se garer. Bien entendu, la signalétique et le marque aux sols ont aussi été révisés afin de permettre une meilleure visibilité à chacun. 
Une première phase 
terminée à la fin de l’été
Le gros de la feuille de route est cependant encore à venir, avec trois projets plus importants et qui agiteront l’intérêt de chacun.
Tout d’abord, l’Avenue Charles de Gaulle se verra équipée de bande cyclables dans les deux sens. Presque toutes les autorisations ont été accordées (c’est une route départementale) et ce n’est plus qu’une question de temps avant que la peinture commence. Dans sa continuité, l’Avenue Lord Revelstoke va se voir garnie d’un double-sens central mais où les piétons seront toujours prioritaires afin de leur permettre de traverser cet axe très large.
Deuxième partie du plan, l’Avenue du Grand Port va être équipée de voies cyclables. Conscients de la difficulté qu’il pourrait y avoir si ces voies se situaient sur la chaussées, les équipes en charge du dossier se sont accordées pour les placer sur les trottoirs. Un travail d’étude a été fait au préalable afin d’aussi pouvoir garantir le passage des personnes à mobilité réduites ou les familles avec poussettes.
Enfin, et c’est probablement le pari le plus osé du maire, les rues de Genève et du Casino vont passer en zone de rencontre. C’est-à-dire que la vitesse y sera limitée à 20 km/h et la priorité sera donnée aux piétons et cyclistes. Il faut toutefois noter que cette limitation n’est en réalité qu’une application de quelque chose déjà réel : la rue de Genève et déjà très souvent embouteillée et il est rare de pouvoir circuler à la vitesse autorisée en pleine journée. 
La grosse différence viendra donc du fait que les véhicules motorisés ne seront plus prioritaires et devront permettre aux autres de reprendre le contrôle de l’espace urbain.
Devenir 
une vraie ville vélo
Si la ville est labellisée territoire vélo depuis 2011, Jean-Marie Manzato espère aller plus loin.
Son objectif de l’année est tout d’abord de remonter au classement annuel de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui permettrait de montrer le travail qui est consacré à cette évolution.
En plus de ça, Sophie Carré nous indique qu’il y a une volonté de plus communiqué sur les différentes pistes cyclables. Par exemple, les 11 parcours proposé dans le cadre du label territoire vélo vont bientôt être disponibles en format GPX afin d’être chargés sur des supports de navigation.
Enfin, deux événements vont avoir lieu dans les mois à venir, le tour Savoie Mont Blanc et le congrès de la FFVélo, ils permettront de mettre en lumière ce mode de transports au travers d’animations et d’ateliers.

M. H-B

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