Un président ambitieux pour la nouvelle saison

A la veille d'attaquer le Championnat de Nationale 2, Frédéric Moine, Co-Président du RCSR, revient sur l'entre saison, avec les mouvements de joueurs, mais aussi sur les ambitions et perspectives qu'il souhaite pour le club. Entretien.

Quels sont vos principaux objectifs pour le club cette année ?

Cette saison, nous avons deux grands axes d'action. Le premier, c'est de continuer à structurer et à faire évoluer le club dans son organisation. Nous avons plusieurs projets en cours, dont une réflexion sur les statuts du club pour mieux adapter notre fonctionnement à nos ambitions futures. Tout cela demande un travail en profondeur, et nous avançons prudemment mais sûrement.

Le second axe, sur le plan sportif, n'est pas de viser un classement spécifique, comme finir premier ou deuxième, mais plutôt de travailler sur la régularité de nos performances. L'année dernière, nous avons montré que nous étions capables de très bons matchs, mais nous avons parfois manqué de constance. Cette saison, notre objectif est de gagner en stabilité, en concentration, et d'enchaîner les bonnes performances pour rester mobilisés tout au long de la saison.

Quels sont pour vous les principaux défis qui vous attendent cette saison ?

Sportivement, c'est de maintenir un niveau de rigueur et d'exigence élevé, car il y a beaucoup d'inconnus cette année. Nous sommes dans une poule avec des équipes comme Rennes, qui descend de National, ou des clubs promus comme Bédarrides et Le Stade Métropolitain, qui ont connu des mouvements dans leurs effectifs. Le défi sera de s'adapter à ces nouvelles dynamiques tout en restant fidèles à notre stratégie. Et si nous devons perdre certains matchs, il faut que ce soit parce que l'adversaire était meilleur, pas à cause de nos propres erreurs.

Nous devons aussi bien gérer les moments difficiles de la saison. Il est crucial que nous soyons solides mentalement pour traverser les périodes de doute. Cette poule est annoncée comme difficile, et nous devons être bien armés pour y faire face.

Y a-t-il eu des recrutements ou des départs majeurs pour cette saison ?

Oui, nous avons enregistré quelques départs significatifs, notamment ceux de deux piliers qui étaient des pièces maîtresses de notre pack. Mais nous les avons remplacés avec des recrues prometteuses comme Aleksi Svianadze, un ancien de Niort, et plusieurs autres renforts comme Johan Ren de Mâcon,Elias Nouri en provenance de Nîmes, ou encore Thomas Guillimin de Tricadrin, et pour finir Sébastine Mazza (2ème 3ème ligne) et Théo Monnard (aillier).

Nous avons cherché à travailler dans la continuité, et c'est vraiment le mot d'ordre pour cette saison. Nous avons un effectif compétitif, qui a peu bougé, et c'était notre priorité. Nous comptons aussi sur l'émergence de jeunes talents comme Valentin Avarchon ou Mathieu Cartier, qui apportent beaucoup de fraîcheur et de potentiel.

Qu'en est-il du staff ? Y a-t-il eu des changements de ce côté ?

Oui, il y a eu un changement important au niveau du staff avec le départ de notre préparateur physique Bastien. Il a été remplacé par Thomas Mourioux, qui vient de Dijon. C'est un poste clé, car il collabore étroitement avec le reste du staff pour s'assurer que nos joueurs soient prêts physiquement au bon moment.

Hormis cela, notre staff reste stable avec Renaud Thomas, Michel Morel et Maxime Mermoz, qui continuent leur travail cette saison. La continuité reste également un élément central de notre projet à ce niveau.

Et sur l'aspect financier ? Y a-t-il des nouveautés ?

Sur le plan financier, le budget du club est passé de 900 000 euros à 1,5 million cette saison, grâce au soutien de partenaires privés et à l'organisation d'événements. Toutefois, dans un contexte économique tendu, cela soulève des questions sur la pérennité du modèle de financement du sport.

Il est clair que nous devons réfléchir à l'évolution de nos structures. Aujourd'hui, beaucoup de nos partenaires sont eux-mêmes en difficulté, notamment dans des secteurs comme la promotion immobilière. Nous devons donc innover et revoir nos modèles, peut-être en séparant à terme la gestion de l'équipe première du reste du club.

Nous travaillons aussi à renforcer notre accompagnement par les collectivités, ce qui devient crucial pour continuer à avancer. Si nous voulons que le club continue à progresser, il est nécessaire que la communauté de communes joue un rôle plus actif, notamment sur la question des infrastructures.

Et pour les supporters, qu'avez-vous prévu cette année ?

Nous avons la chance d'avoir un public fidèle et nombreux. Leur soutien est crucial, surtout dans les moments difficiles. Nous voulons que les supporters continuent à nous accompagner tout au long de la saison, en étant présents aux matchs et en participant aux événements que nous organisons.

Je pense qu'il est important qu'ils comprennent aussi les réalités du club. Nous avons réalisé de belles choses en montant deux fois en six ans, mais cela implique de franchir des paliers à un rythme maîtrisé. Nous devons progresser sur tous les plans, pas seulement sur le terrain. Leur soutien, tant moral que financier lors des événements, est essentiel à notre réussite globale.

En tant que président, qu'est-ce qui vous motive le plus en ce début de saison ?

Ce qui me motive le plus, c'est de voir le club continuer à se structurer et à évoluer. Sur le plan sportif, bien sûr, il y a l'envie que l'équipe réponde présente, notamment dans cette poule très compétitive. Mais ce qui me passionne vraiment, c'est de développer le club au-delà du terrain, en trouvant de nouvelles sources de revenus et en construisant un modèle durable.

Nous travaillons sur plusieurs projets innovants, et même si certains sont encore confidentiels, l'idée est d'assurer la pérennité du club à un niveau supérieur, avec des fondations solides. Mon objectif est de faire en sorte que notre club puisse aspirer à la Nationale de manière durable, pas juste à court terme.

Un dernier mot sur votre adversaire de dimanche ?

Ce premier match contre Servette de Genève sera une rencontre intéressante. C'est un duel entre deux clubs aux modèles très différents. D'un côté, Servette, qui s'est construit rapidement avec des moyens conséquents, et de l'autre, nous, un club historique qui progresse à son rythme. Ce sera un vrai test pour nous, et l'enjeu est de montrer que, malgré les différences de moyens, notre projet basé sur la régularité et la structuration est tout aussi solide.