Un projet global de redynamisation du cœur de ville
« Ce moment est le fruit d’une rencontre, une heureuse rencontre entre deux ambitions. D’un côté l’ambition de la ville de Rumilly bien déterminée à ne pas laisser mourir son centre ville en grand danger comme dans la plupart des villes de notre taille et de notre modèle. Et de l’autre l’ambition de l’Etat de justement défendre ce modèle de ville… ».
Dans le salon consulaire de l’Hôtel de Vile, sous les quatre tableaux de Théodore Lévigne, témoins de la « grande » histoire de Rumilly, c’est une nouvelle page du grand livre rumillien qui s’est tournée vendredi dernier.
Devant un public composé d’élus, de représentants du monde économique et des associations, sont alignés celles et ceux qui vont signer solennellement une convention qui pourrait changer bien des choses pour la capitale de l’Albanais. Et il n’est que d’énumérer ces responsables politiques et économiques pour mesurer l’importance de l’événement. Le Préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, venu accompagné de sa secrétaire générale Florence Gouache, le président du département Christian Monteil, la conseillère régionale Sylvia Roupioz, le président de la communauté de communes Pierre Blanc, entourent le maire de Rumilly Pierre Béchet. Ils sont accompagnés des représentants des chambres consulaires et des responsables de la Banque des territoires et d’Action logement. Tous sont là parce que, à des titres divers, ils sont les partenaires qui vont accompagner la ville de Rumilly dans sa volonté de revitaliser et redynamiser son centre ville historique.
Tous les leviers d’action
Rumilly est la seul ville du département à avoir été sélectionnée (parmi 222 autres villes en France) pour bénéficier du programme « Action Cœur de Ville ». L’idée de ce programme national, c’est de mettre en œuvre tous les leviers d’action possibles, publics et privés en même temps, pour faire revenir les habitants dans les centres villes abandonnés des villes de petite ou moyenne importance, en créant les conditions du développement de ces « cœurs de ville ». Cinq milliards d’euros sont mobilisés en France, sur cinq ans, dont 1 milliard d’euros de la Caisse des Dépôts en fonds propres, 700 millions d’euros de prêts, 1,5 milliard d’euros d’Action logement et 1,2 milliard d’euros de l’Anah (Agence nationale de l’habitat).
« Et ce n’est pas simple », devait commenter le maire de Rumilly, « de revitaliser un centre ville, dans une ville comme la nôtre, de traiter à la fois les problèmes de logements vacants ou même quelquefois indignes, les problèmes de linéaires commerciaux à reconstituer, les problèmes d’espaces publics anciens et trop souvent inadaptés aux modes de vie modernes. Les réalités financières nous rattrapent souvent et nous conduisent à faire des choix et a engager des travaux par tranches, au gré des opportunités foncières et des moyens financiers du moment, avec des délais souvent trop longs, laissant une ville en perpétuels travaux, au grand dam des usagers et des commerçants ».
Un certain nombre d’actions à développer ont été recensées. Actions dites « matures » car déjà en projet ou en cours, sous maîtrise d’ouvrage de la commune ou de l’intercommunalité. Et actions à venir dans le cadre d’un projet global de redynamisation du centre ville. Pour les premières, le site de l’ancien hôpital, le futur jardin de centre ville, des acquisitions foncières, le développement urbain, ou les transports publics et l’amélioration de l’habitat. Pour les secondes, le périmètre de revitalisation avec, en particulier, un zoom sur le quartier rue Montpelaz-rue des Tours.
Conforter le rôle de moteur de développement du territoire
« Agir pour renouveler l’attractivité et la qualité du cœur de ville de Rumilly est un enjeu fort pour la ville et pour l’ensemble de la communauté de communes Rumilly Terre de Savoie », devait déclarer Pierre Blanc, président de la communauté de communes qui « souhaite s’investir et travailler aux côtés de la ville, de l’Etat et des partenaires ».
« La Région Auvergne-Rhône-Alpes a souhaité s’engager de manière forte et rapide, en partenariat avec l’Etat, afin de renforcer cette initiative », ajoute Sylvia Roupioz, conseillère régionale. Pour cela, une enveloppe de 45 M€ est mobilisée pour les 25 communes concernées par le programme « Action Cœur de ville » dans la Région, dont 500 000 € devraient être consacrés à soutenir la ville dans la création du jardin public entre la rue du Collège et la rue Charles de Gaulle.
« Ce contrat va vous permettre de faire plus et de faire mieux », continue Christian Monteil pour qui « il n’est pas question de recycler des aides déjà prévues » et qui réaffirme le soutien du département pour les projets rumilliens d’aménagement et de développement. En particulier dans les domaines des déplacements et de l’habitat.
« Et alors ! ». Une fois de plus, la devise de Rumilly, « E Capoé », est venue illustrer un pan de son histoire. « Et alors ! Vous avez travaillé à un projet », a lancé le préfet de la Haute-Savoie. « Il faut maintenant confirmer le projet global, le projet des élus. Ça donne le vertige ! Mais les savoyards sont solides… Tous ensembles ! ».
Tous ensemble, les différents partenaires – Etat, Région, Département, chambres consulaires, financeurs, acteurs économiques – ont paraphé la convention cadre pluriannuelle qui, sur cinq ans, mobilise toutes les énergies en fédérant les partenaires aussi bien nationaux que locaux. Autour d’un ensemble d’actions dont les partenaires de la ville ont pu comprendre la portée en parcourant les rues de Rumilly, entre le site du futur jardin public qui garde les traces du passé historique, et l’ilot Montpelaz-Tours qui devrait porter les espoirs de renouveau du centre ville.