Un terrain privé a révélé une découverte historique

Lecture 3 minute(s)

C’est à la suite d’une demande de permis de construire, route des Catons, qu’une découverte archéologique a été mise en lumière, à la fin du mois de juin. Cette portion de terrain privé, avait déjà révélé en 1979, plusieurs tombes. Les nouvelles recherches menées par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), auront duré quatre mois.

Le secret aura été bien gardé jusqu’à il y a quelques semaines, afin de protéger le site d’un éventuel pillage. Mais voilà, la tente de fouille ne passe plus inaperçue. Même si cette découverte restera orpheline d’une certaine façon, car le terrain d’origine privé, accueillera bien d’ici quelques mois, la nouvelle maison de sa propriétaire, ce sont 80 tombes qui ont été mises au grand jour, sur une superficie de 930m² couchée au permis de construire. La découverte serait sinistre si elle n’était pas d’une importance historique, car ces sépultures selon L’Inrap remonteraient à l’époque mérovingienne, au VIIe siècle. Pour Nicolas Mercat, maire du Bourget-du-Lac, cette découverte est assez incroyable, car L’Inrap étant limité par la superficie du permis de construire, sait qu’il y a beaucoup plus de tombes au-delà du terrain à bâtir. Des recherches ADN ont été faites sur l'origine des populations. Ce qui est intéressant, c'est qu'on est une période charnière, entre l'époque romaine et après le Moyen Âge. En ce temps-là, au Haut Moyen Age, beaucoup de changements s'opèrent, les Burgondes arrivent en Savoie, ils viennent d'Allemagne, et dans leur culture, on mettait beaucoup d'objets pour accompagner les morts. Tout l'intérêt des recherches qui ont été menées, c'est de voir comment ont été modifiés les pratiques funéraires. «Dans le cas du cimetière découvert, on est déjà sur une population christianisée, car toutes les tombes sont rangées Est-ouest, avec la tête vers l'Ouest, avec très peu d'objets ou pas d'objets du tout dans la tombe. Les tombes sont assez intéressantes, car elles sont très différentes : il y a des tombes de galets, il y en a avec des dalles funéraires, dans certaines, plusieurs squelettes ont été retrouvées, certains dans un linceul, alors que d'autres sont vides. A cette époque, on évitait tout contact avec la terre, en enterrant les morts soit dans un coffrage de bois, soit dans des troncs d'arbres évidés, ou encore dans des coffres de pierres. L’Inrap pense qu'il y avait déjà un système de concession, comme l'on a aujourd'hui. Les tombes sont en effet très bien organisées, rangées en ligne.» déclare-t-il.

 

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil