Un train de retard ?
Ouh la la ! Ces jours-ci, ça n’a pas été simple ! Avec les grèves, le froid, les courses de Noël, il a fallu s’organiser. Et pour beaucoup d’entre nous, cette semaine a été, disons, rocambolesque.
Mon mari, qui doit aller travailler tous les jours à Annecy, a passé pas mal de temps à râler. Après les encombrements qui l’ont obligé à prévoir vingt minutes de trajet de plus chaque matin. Après les automobilistes trop inquiets de trouver des routes glissantes et qui «se trainent» (et qui, pour moi, ont bien raison !). Et après les grévistes de la SNCF qui – et là, il m’énerve grave ! – seraient responsables de tout cela, ou presque !
Moi (je sais, c’est facile quand on habite près de son travail), j’ai des avis plus «mesurés» sur tout cela. Même si les questions de transport me préoccupent. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion d’y réfléchir il y a peu de temps…
Je suis allée, il y a quelques jours, à la réunion d’information (ou de concertation, je ne sais plus) sur le projet de doublement de la voie ferrée entre Aix-les-Bains et Annecy. J’étais déjà au courant de l’essentiel du chantier à venir, mais je voulais quelques précisions sur son déroulement possible.
Dire que j’ai eu réponse à toutes les questions que je me pose serait un peu excessif, mais bon ! Ce qui m’a un peu déroutée, c’est le fond de l’affaire, le pourquoi de cette histoire qui va nous priver de trains entre Rumilly et Annecy pendant de longs mois. Ce qui va encore augmenter le trafic automobile dans le secteur aux heures de pointe. Bonjour le bazar !
Le problème, sur le long terme, c’est : «A quoi ça sert ?». Parce que, même si la voie ferrée sera plus efficace une fois doublée en partie, est-ce qu’on a vraiment besoin de multiplier les passages de trains ? Et, plus largement, est-ce qu’on a vraiment besoin de tant déplacer de monde tous les matins et tous les soirs, y compris mon mari ?
En regardant les chiffres de l’immobilier sur la région, je formulerais bien une réponse : parce que, à Rumilly, c’est moins cher ! Et c’est vrai ! Se loger à Rumilly coûte beaucoup moins que de rester à Annecy, par exemple. Alors, chaque matin, on prend le train ou sa voiture et on fait les 20 km nécessaires pour aller bosser.
Sur le principe, je n’y trouve rien à redire, si ce n’est que ça fait des bagnoles sur les routes et du CO2 et des particules fines dans l’atmosphère.
Mais le risque, pour moi, c’est que Rumilly devienne vraiment ce vers quoi, malheureusement, la ville semble déjà évoluer : une ville dortoir.
Une annexe bien pratique pour les agglos. Et, en définitive, on peut se demander si l’effet pervers du doublement de la voie ferrée, cela ne sera pas, justement, de conforter ce rôle de dortoir à une grande partie de l’Albanais. Même si, localement et heureusement, on bénéficie de pas mal de possibilités d’emploi.
Les immeubles poussent à Rumilly. Très vite, trop vite ! Si c’est juste pour qu’on vienne y dormir le soir, ça n’est peut-être pas la peine…
Je vois sans doute les choses de manière trop négative. C’est dans ma nature. Mais quand même, ça fait réfléchir…Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr