Une année blanche pour les boxeurs Rumilliens

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Douze ans après son frère, Mehdi Madani remportait en novembre 2019 à Frangy la ceinture méditerranéenne face à l’Héraultais Romain Garofalo dans un combat de 10 rounds. Un duel Franco-Français qui avait tenu toutes ses promesses. 
Mais depuis presqu’un an, plus rien pour Mehdi Madani. Aucun combat sinon des entraînements assidus et réguliers. Il était promis à un championnat de France, étant le challenger number one dans sa catégorie.  Ce rendez-vous avec la gloire, le Rumillien y croyait dur comme fer lors du gala annuel du Boxing Club Rumillien. Mais voilà le Covid-19 est passé par là. 
Le gala programmé au mois d’octobre a été annulé. Et les choses ne semblent pas aller en s’arrangeant du côté de la pandémie. Le pays a sombré dans le couvre-feu, limitant forcément les déplacements et toute organisation de combats. Comment les boxeurs vivent cette longue absence de compétitions ? Nous avons rendu une petite visite vendredi soir à Jimmy Madani, le manager général du club, la salle étant ouverte 5 soirs de la semaine. « Tant que l’on a l’autorisation d’ouvrir la salle et d’accueillir nos boxeurs (garçons et filles), on maintient bien évidemment nos entraînements. Je suis là tous les soirs et je veille scrupuleusement au respect des gestes barrières ».
Tous les boxeurs arrivent effectivement en tenue de sport, enfilent des baskets propres, possèdent leur propre équipement (casque de protection, gants de boxe, gourde et une serviette). « Je prends même la température de chacun dès leur arrivée. Je ne néglige rien » ajoutait Jimmy Madani. 
La pandémie a-t-elle quand même une incidence sur la fréquentation ?
« Un petit peu. D’ailleurs on ne peut pas accueillir trop de monde en même temps. Mais en boxe loisirs ils sont nombreux à vouloir entretenir leur forme. Il y a donc une continuité dans l’effort physique pour la plupart de nos adhérents. Ils en ont même besoin. Dans les temps qui courent, l’envie de se défouler et de penser à autre chose est une saine motivation »

Beaucoup ne montent pas forcément sur un ring, mais pour les pros du club, et les amateurs en devenir, l’absence d’échéances et de combats peut-elle être un frein ?
« On ne sait pas à l’heure actuelle ce que sera demain, c’est vrai. On vit une année blanche. C’est la première fois depuis que je m’occupe du club que cela se produit. Mais il faut garder espoir dans des jours meilleurs et il faudra être prêt à ce moment là. Ainsi Mehdi Madani maintient parfaitement son poids de forme depuis un an. Il n’a pour ainsi dire pas coupé ses entraînements. 
Bien sûr il n’y a peut-être pas toujours la même intensité. Mais si par exemple au printemps, on lui propose un champion de France, il n’aura pas de retard à rattraper. Juste à monter en puissance. Pour Thomas Knittel, c’est la même chose. Normalement il devrait boxer le 14 novembre en Alsace. Il n’a pas coupé non plus et si le combat est maintenu, il est prêt. Dans le contexte actuel, toutes les opportunités sont bonnes à saisir »
Pour Mehdi Madani, ce championnat de France à une importance particulière. Il est proche de sa fin de carrière et il voudrait naturellement boucler son circuit par un coup d’éclat. Si le gala de ce mois d’octobre avait été maintenu et le titre en poche, le Rumillien aurait très certainement raccroché sans regrets. Mais ce titre, il y tient tellement qu’une année supplémentaire ne devrait pas être celle de trop. La passion est toujours là. « C’est un garçon volontaire, sérieux et très exigeant envers lui-même. Je ne me fais pas de souci sur ses capacités, mentale et physique pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé. J’espère que ce championnat de France puisse se présenter en 2021. 
On y travaille avec le promoteur Gérard Tesseron. On espère surtout pouvoir accueillir du public, ce qui n’est pas possible actuellement. On va patienter » soulignait encore Jimmy Madani, confiné au fond d’un vestiaire pour cet entretien mais le regard toujours dirigé vers la salle où une dizaine de boxeurs vaquaient à leurs occupations. La compétition a beau être absente depuis un an, le coach n’autorise toujours pas un quelconque relâchement. 
 

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