Une cartographie pour mieux cibler les zones à préserver et mieux concilier les usages

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Le Syndi c at Mix t e I n t e r d é p a r t e m e n t a l d'Aménagement du Chéran (SMIAC) vient de lancer une opération de suivi de la ressource en eau sur le bassin versant du Chéran. L’objectif est d’évaluer si les cours d’eau assurent toutes leurs fonctionnalités, à la fois écologiques et en matière de conciliation des usages, en créant une cartographie la plus exhaustive possible. Ainsi, l’acquisition de connaissances de terrain permettront de mieux cibler les zones à préserver et d’aider le territoire à mieux concilier les différents usages de la ressource.

Cette opération, qui nécessite deux campagnes de terrain, est réalisée en partenariat avec une dizaine de structures : Grand Chambéry, le Parc Naturel Régional des Bauges, les Fédérations de pêche Savoie et Haute-Savoie, les AAPPMA (associations agréées de pêche et de protection des milieux aquatiques) Albanais et Haut-Chéran, France Nature Environnement, les associations Cyclamen et AERA. D’autres structures, à savoir les collectivités Grand Annecy, Rumilly Terre de Savoie et Grand Lac mais aussi les Directions Départementales des Territoires (DDT 73 et 74) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ont apporté leur soutien sans pouvoir mettre à disposition des moyens humains pour les phases «terrain».

«Avec le changement climatique, il y aura de plus en plus d’assecs»

Jeudi 27 juillet, une trentaine de personnes des différentes structures (agents et volontaires) et plusieurs pêcheurs adhérents se sont répartis en groupes pour parcourir les 13 zones d’observation entre Rumilly, Alby-sur- Chéran, Marigny-Saint-Marcel, Cusy, Bellecombe-en-Bauges, Aillon-le-Jeune et Ecole. A ce jour, environ 170 points de contrôle ont été identifiés sur les plus de 500 km de cours d’eau que représentent le Chéran, ses affluents et sous-affluents. Munis d’une fiche, les participants avaient pour mission d’évaluer les états d’écoulement de surface des cours d’eau selon quatre niveaux (écoulement bien visible, écoulement faible, flaques ou assecs), de noter diverses observations notamment sur la présence d’algues ou la turbidité de l’eau, et de prendre une photo de chaque point observé, afin de permettre au SMIAC de centraliser et de compiler toutes les informations recueillies.

«Avec le changement climatique, il y aura de plus en plus d’assecs. On sait que les étiages sont sévères, il est donc temps de regarder de près comment le bassin se porte et se comporte. On a des stations de mesure de débit implantées sur les cours d’eau, souvent sur les points bas, ce qui ne reflète pas forcément les débits des kilomètres plus haut, où pourtant beaucoup de choses se passent en termes de biologie et d’usages» explique Vincent Mennessier, directeur opérationnel du SMIAC.

«Porter des messages notamment auprès des services de l’Etat, des collectivités…»

«Cette opération va permettre de cibler les zones à enjeux sur lesquelles on peut imaginer des réservoirs de biodiversité, d’autres sur lesquelles il y a moins d’eau car divers usages y sont déjà avérés, etc. Il y aura donc peut-être des équilibrages à proposer, ce qui se fera au fil du temps. Le tout étant de commencer à acquérir des connaissances de terrain précises pour pouvoir les partager tous ensemble et porter des messages notamment auprès des services de l’Etat, des collectivités et des industriels».

Fin juillet 2022, le SMIAC avait réalisé une première campagne d’observation des écoulements de surface, avec une «photographie» produite sur environ 145 km de cours d’eau. Cet été, le SMIAC a souhaité aller plus loin dans en regroupant les forces vives du territoire et leurs réseaux de bénévoles pour produire un travail collaboratif afin de mutualiser les moyens pour un intérêt commun et général. «L’idée est de produire une cartographie instantanée la plus fine possible des pics d’étiage, en limitant le nombre de campagnes de terrain mais en produisant un effort maximal».

La deuxième campagne de terrain est programmée pour le 10 août 2023.

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