Une maison de la parentalité à l’approche novatrice et pluridisciplinaire
La future Maison de la parentalité et des familles ouvrira à Aix-les-Bains en septembre. Une prise en charge globale, opérée par 12 praticiens médicaux et paramédicaux, sur le modèle de l’Institut de la parentalité de Bordeaux fondé par le Dr Anne Raynaud autour de la théorie de l’attachement.
Les premières années de vie demeurent cruciales dans la construction d’un futur adulte, à la fois du point de vue des apprentissages, de la confiance en soi, du sentiment de sécurité et plus globalement de la bonne santé psychique. La prise en charge de cette période déterminante constitue un outil reconnu de lutte contre les inégalités sociales. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, 1€ investi dans la petite enfance, c’est 8€ d’économisés dans une prise en charge ultérieure. Les lignes commencent doucement à bouger d’un point de vue politique. En 2020, à la demande du gouvernement, la commission des «1 000 premiers jours du développement de l’enfant», composé de 17 experts, a émis une liste de recommandations.
Des initiatives se font jour. L’Institut de la parentalité, fondé par le Dr Anne Raynaud dans la banlieue de Bordeaux, fait figure de centre d’expérimentation, prônant une prise en charge globale basée sur la théorie de l’attachement et la sécurité émotionnelle de l’enfant. Cet institut s’apprête à donner naissance à un bébé, à Aix-les-Bains. La Ville a acquis et rénové le quatrième étage du Zénith, en face des Prés Riants, pour y accueillir la Maison de la parentalité et des familles, dont l’ouverture est programmée en septembre. L’immeuble abrite déjà une crèche, le CCAS, le service petite enfance et bientôt la future maison médicale.
Un soutien à l’action parentale mené par une équipe pluridisciplinaire
Cette Maison de la parentalité et des familles se veut un lieu ressource pour les familles, les partenaires et professionnels de l’enfance, garantissant un accompagnement global et un soutien à l’action parentale menés de manière collégiale par une équipe pluridisciplinaire. «Il existe des périodes sensibles où l’on a besoin de professionnels pour amener des solutions, sortir d’un état de crise ou de détresse et faire en sorte qu’une situation ne s’enkyste pas», affirme Céline Mathieu, responsable opérationnelle et coordinatrice du projet, travaillant pour la Ville, qui évoque des trous dans la raquette, en particulier sur deux tranches d’âges : les 6-12 ans et les adolescents.
Le concept de cet institut repose sur une nouvelle manière de travailler pour les praticiens.
Sur une centaine de candidatures, 12 ont été sélectionnées et composeront l’équipe médicale et paramédicale, au travail depuis septembre dernier pour affiner les contours de cette structure et de cette collaboration. Médecin généraliste, orthophoniste, psychomotricienne, pédiatres, psychologues, ostéopathes, anthropologue, sages-femmes se retrouvent autour de Céline Mathieu et Lionel Bauchot, responsable et référent scientifique. «Les professionnels se sentent impuissants, seuls, cherchent la force du collectif», indique Céline Mathieu. L’équipe est amenée à s’étoffer à l’avenir et travaille déjà en ce sens avec l’Institut de la famille, à Annecy, afin d’introduire des compétences juridiques au sein de la structure.
Prévenir plutôt que guérir
Comment ça marche ? Des familles en quête de réponse ou rencontrant une difficulté pourront se rendre directement à cette Maison de la parentalité et des familles, sans passer par leur médecin traitant. La demande sera examinée par ce collectif de praticiens. «La réponse ne s’attaquera pas au trouble, mais au fonctionnement de la famille», révèle Céline Mathieu. Le fait de croiser les regards, d’appréhender la cellule familiale dans son ensemble assurerait des réponses plus efficaces.
Ces praticiens réunis autour du socle commun de la théorie de l’attachement, qui prête une action particulière à la question des liens, partagent l’envie d’inventer une dimension préventive. «Seuls 2% des dépenses de santé sont liés à la prévention. Plus on intervient tôt, plus on pourra dénouer des situations, moins on verra de souffrances se développer. Et moins cela coûtera cher à la société», complète Lionel Bauchot
L’intervention de la Maison de la parentalité et des familles revêtira diverses formes : des consultations, des actions croisées, des groupes de parole, des ateliers parents-enfants, des permanences ou conférences...
Ce parcours santé devrait être entièrement pris en charge pour les familles et sur ce point également l’Institut de la parentalité de Gironde tient de centre d’expérimentation.
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Les praticiens, ici aux côtés des élus et membre du CCAS, se rencontrent régulièrement depuis septembre dernier pour dessiner les contours de la future entité. (©MFS)