Une nouvelle génération de députés engagés Rencontre avec Aurélia Patty Gomila, candidate

On nous communique : «Aurelia Patty Gomila, vous êtes candidate dans la 1ere circonscription en Haute-Savoie, vous êtes adjointe dans une commune rurale, qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir être députée ?

Très présente sur le terrain, je rencontre beaucoup de monde.

Ces derniers mois j’ai été frappée par les expériences de vie que me partagent les habitants.

Ébranlés par le COVID qui a touché les plus vulnérables, une certaine lassitude se dégagent de mes échanges avec une jeunesse malmenée et parfois démoralisée, nos aînés isolés et en perte de mobilité du fait des confinements alors que nous devions retrouver un élan de confiance et de relance. Apporter une nouvelle énergie, s’engager avec optimiste au service de nos concitoyens avec une fraicheur que je porte me sont apparus alors comme essentiel.

Vous êtes la candidate de la droite locale, qu’est-ce que vous défendrez en tout premier lieu si vous êtes élue face à une majorité présidentielle annoncée ?

Sans hésitez, défendre le pouvoir d’achat.

Malheureusement le contexte géopolitique actuel, cumulé aux orientations prises par notre gouvernement, dont ces années de tergiversation sur l’importance du déploiement du nucléaire nouvelle génération, ont eu des impacts dévastateurs sur notre souveraineté énergétique, industrielle et agricole. Cela nous conduit à une hausse des prix de l’énergie et mais aussi de l’alimentation. L’inflation est à un niveau inégalé depuis 1985, à 4,8% sur un an, les perspectives sont mauvaises, cela va peser plus encore dans les mois à venir sur le pouvoir d’achat des habitants de notre circonscription qui voient un écart se creuser fortement entre leurs revenus /retraites et la part de leurs dépenses de première nécessité.

Se loger, se déplacer, se nourrir représentent pour beaucoup une charge telle qu’il ne reste parfois que peu de place pour autre chose. J’ai pu rencontrer dernièrement une retraitée de la circonscription qui m’expliquait qu’après avoir travaillé « toute sa vie », sa pension de retraite était si basse qu’elle devait vivre chez ses enfants faute de moyen pour payer son logement. Ou ces jeunes ruraux qui pour se rendre au travail doivent prendre la voiture faute de transports en commun utilisables et qui subissent une augmentation frénétique de leurs dépenses en carburant.

Et l’écart se creuse entre les niveaux les plus aisées et les classes moyennes qui voient leur pouvoir d’achat fortement amputé.

Que proposez-vous ?

Gagner du pouvoir d’achat, c’est gagner plus. Il faut redonner la capacité à tous de pouvoir vivre du travail et augmenter le salaire net en réduisant les prélèvements sociaux tels que la CSG.

Faire un vrai travail de fond pour que le travail paye mieux que l’assistanat, en défiscalisant complètement les heures supplémentaires, en permettant la conversion des RTT en salaire tout en revoyant également les modalités de rémunération des jeunes en apprentissage et alternance.

Concernant nos retraités, leurs pensions doivent être revalorisées pour permettre de rester sur notre territoire et vivre décemment après avoir travaillé toute leur vie. La hausse des prix alimentaires et de l’énergie les touche de plein fouet, et beaucoup me disent ne pas avoir vu d’augmentation de retraite depuis plusieurs années d’autant plus que pour bon nombre d’entre eux, le mode de calcul de leur pension reste parfois incompréhensible.

Notre beau Département de la Haute-Savoie, très attractif et dynamique bénéficie également de la proximité avec nos voisins helvétiques qui fait monter les prix de l’immobilier sur notre circonscription, l’accès au logement est très difficile pour des jeunes actifs mais aussi pour les parents célibataires avec enfants. Certains jeunes natifs de nos villages souhaiteraient revenir dans leur commune mais les prix sont rédhibitoires.  Avec un salaire proche du SMIC, il est difficile de trouver un logement.

Pour leur permettre de s’installer et de contribuer au dynamisme de notre tissu économique et touristique générateur d’emplois, nous devons aussi développer de nouvelles formes d’habitat et d’accès à la propriété tout en permettant de bénéficier de prêt à taux zéro généralisés en accession à la propriété. En revanche il conviendra aussi de prendre en compte la préservation de nos espaces naturels, permettre un juste équilibre entre l’augmentation des logements (habitat collectif surtout et individuel) et le maintien du foncier agricole afin de pérenniser nos nombreuses exploitations.

Vous ne vous dites pas que la tâche est trop «grande» ?

Non, mes rencontres me nourrissent, les discussions avec les habitants me montrent que nous avons une vraie richesse locale, une énergie, qu’il convient de préserver et de développer. Néanmoins la crise du pouvoir d’achat est bien réelle et j’en ferai une priorité.»