Une nouvelle vision pour la sécurité à Rumilly et Alby-sur-Chéran

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Depuis le 16 septembre, l'Adjudant-Chef David Turbillon est par suppléance à la tête de la Communauté de Brigades (COB) de Rumilly et Alby-sur-Chéran. Après 26 ans au service de la gendarmerie, il endosse un nouveau rôle avec des défis variés dans un territoire en pleine mutation. De la lutte contre les stupéfiants aux violences intrafamiliales, en passant par la sécurité routière, le nouveau commandant se fixe des priorités ambitieuses. À travers cette interview, il partage son parcours, ses objectifs et sa vision pour améliorer la sécurité au sein de la communauté.

 

Bonjour, Adjudant-Chef Turbillon. Vous êtes maintenant à la tête de la COB de Rumilly et Alby-sur-Chéran depuis un mois. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours dans la gendarmerie ?

J’ai intégré la gendarmerie en 1998 et j’ai débuté ma carrière en tant que gendarme auxiliaire. J’ai ensuite suivi une formation d’un an en école de sous officiers, ce qui m’a permis d’accéder à des postes de plus grande responsabilité. Après cela, j’ai passé sept ans en gendarmerie mobile en Ile de France, plus précisément dans le département de la Seine et Marne. Ensuite, j’ai intégré la brigade de Groisy avant de rejoindre les services de renseignement pendant près de dix ans. Depuis le 16 septembre dernier, j’ai pris la direction de la Communauté de Brigades de Rumilly et Alby-sur-Chéran.

 

Un parcours riche et diversifié. Quels sont les défis que vous identifiez en prenant la tête de cette COB ?

En arrivant ici, j’ai rapidement identifié plusieurs priorités. Tout d’abord, il y a les nuisances de la vie quotidienne qui gênent la population. Cela peut aller des incivilités mineures aux comportements irresponsables sur la route. Nous travaillons d’ores et déjà en collaboration avec la police municipale pour essayer de réduire ces comportements et garantir une plus grande tranquillité publique. Ensuite, il y a la problématique des stupéfiants, notamment le cannabis et l'héroïne. Le département est touché, et bien que notre secteur ne soit pas le plus exposé, nous devons rester vigilants pour endiguer ce phénomène.

 

La lutte contre les stupéfiants est donc une priorité. D’autres enjeux se posent-ils sur le territoire ?

Oui, un autre enjeu majeur concerne les violences intrafamiliales. C’est une problématique qui prend une place considérable dans nos interventions. Les violences conjugales, notamment, sont en constante augmentation, et cela touche toutes les catégories socio-professionnelles. C’est un sujet complexe à traiter, mais nous essayons d’apporter la meilleure réponse possible aux victimes. Nous travaillons en lien étroit avec la justice pour garantir un suivi sérieux et offrir un accompagnement adapté. Nous avons également au sein de la brigade un personnel civil spécialisé, qui est dédié à l’accompagnement des victimes.

 

Face à l’ampleur de ces problématiques, comment comptez-vous renforcer vos actions ?

Une des clés, c’est la coopération avec les autres acteurs de la sécurité locale. La police municipale, par exemple, est un partenaire essentiel. Nous sommes complémentaires. Elle peut gérer des missions de surveillance ou de proximité, ce qui nous permet de nous concentrer sur des affaires plus lourdes comme les trafics ou les enquêtes judiciaires. De plus, la Maison de la Sécurité, un projet en cours de développement, va permettre de renforcer encore cette synergie entre les services.

 

Ce projet de Maison de la Sécurité semble crucial pour l’avenir mis concerne essentiellement la Police municipale. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui, c’est un projet important. L’idée est de regrouper plusieurs services de sécurité dans un même lieu afin de faciliter la coordination. Cela ne changera pas fondamentalement notre quotidien, mais cela nous offrira un outil supplémentaire pour mieux travailler ensemble. Nous faisons face à un véritable boom démographique dans le secteur. Beaucoup de personnes, notamment des Annéciens, viennent s’installer à Rumilly en raison du coût plus abordable de l’immobilier. Cela implique de nouveaux défis en termes de sécurité et de gestion des effectifs.

 

Justement, la population augmente. Est-ce que vous disposez des moyens suffisants pour faire face à cette évolution ?

Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens à notre disposition. Actuellement, nous avons 27 à 28 personnels pour couvrir toute la zone, ce qui est déjà une belle équipe, mais l’augmentation de la population pourrait justifier quelques renforts supplémentaires. Idéalement, il nous faudrait deux ou trois gendarmes supplémentaires pour répondre aux besoins croissants du territoire. La construction est en pleine expansion ici, et avec elle viennent de nouvelles problématiques de sécurité.

 

La sécurité routière est également un enjeu majeur. Quels sont vos projets dans ce domaine ?

Effectivement, la circulation et l’accidentologie sont des priorités. Nous observons un nombre important d'accidents, souvent dus à des comportements irresponsables. Des conducteurs se prennent parfois pour des pilotes, et cela crée des situations dangereuses, notamment pour les piétons. Nous allons donc intensifier les contrôles, en particulier aux abords des écoles, pour garantir la sécurité de tous, que ce soit les enfants ou les automobilistes. De plus, nous travaillons sur une meilleure signalisation et des partenariats avec les collectivités pour améliorer la sécurité des routes.

 

Vous avez évoqué l’importance de travailler avec les élus locaux. Avez-vous déjà entamé des rencontres avec eux ?

Oui, j’ai commencé à rencontrer certains maires, et d’autres rendez-vous sont déjà planifiés. Il est essentiel que nous travaillions en étroite collaboration avec les élus pour comprendre les besoins spécifiques de chaque commune. Ils sont en première ligne sur le terrain et connaissent parfaitement les problématiques de leur secteur. Nous allons donc renforcer ces liens et collaborer régulièrement pour garantir la meilleure sécurité possible à l’échelle locale.

 

Vous êtes maintenant à la tête de cette COB. Quelles sont vos priorités personnelles en tant que nouveau commandant ?

Ma priorité absolue est d’instaurer une forte cohésion au sein de l’équipe. C’est la clé de tout. Si mes personnels se sentent bien dans leur travail, cela se reflétera dans leurs interventions et leur efficacité. Je souhaite créer un véritable esprit d’équipe, en organisant des activités collectives pour souder les liens entre nous. C’est quelque chose que j’ai beaucoup vu dans mes expériences sportives, et je suis convaincu que cela peut aussi fonctionner ici. Il faut aussi trouver un équilibre entre la vie privée et professionnelle, ce qui est souvent difficile dans notre métier.

 

Et pour conclure, quel message souhaiteriez-vous adresser aux habitants de Rumilly et Alby-sur-Chéran ?

Mon message est simple : nous sommes ici pour les servir et assurer leur sécurité. Nous ferons de notre mieux avec les moyens que nous avons, et nous resterons à l’écoute de la population. Je tiens aussi à rappeler l’importance de la collaboration avec les élus et les autres services. Ensemble, nous pouvons garantir un cadre de vie plus serein. Nous ne pouvons pas tout résoudre, mais nous nous engageons à travailler avec rigueur et détermination pour assurer la sécurité de tous

 

 

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