Une rentrée scolaire très particulière
«Nous aurons des difficultés pour assurer un service de qualité quand nous aurons à nous occuper à la fois des élèves présents en classe et de ceux qui resteront chez eux».
Du côté des syndicats d’enseignants, on se pose bien des questions quant à la possibilité d’accueillir dans de bonnes conditions les écoliers à partir du 11 mai prochain, tout en continuant à suivre ceux et celles resté(e)s à la maison.
Conditions sanitaires, naturellement, mais aussi conditions pédagogiques. Et nombre de professeur(e)s se demandent s’il n’aurait pas mieux valu, comme le recommandaient certains spécialistes, attendre le mois de septembre pour organiser la rentrée scolaire.
Mais le Premier ministre l’a confirmé : sauf problème, la rentrée aura lieu progressivement à partir du 11 mai prochain. D’abord avec les maternelles et les primaires, sur la base du volontariat, puis dans un deuxième temps les collégiens en commençant par les sixièmes et cinquièmes. Pour les lycées, la décision devra attendre la fin mai.
Reste que, avec un maximum de 15 élèves par classe, avec obligation, évidemment, de respecter les gestes barrières, la chose n’est pas aisée. Si les enfants de classes maternelles n’auront évidemment pas obligation de porter un masque, celui-ci ne sera pas recommandé non plus pour les élèves de classes élémentaires, sauf nécessité. Par contre les enseignants seront tenus de le porter… Comme les collégiens.
Quant à l’organisation des locaux, elle est laissée à la charge des collectivités locales qui vont devoir «se débrouiller» entre les obligations sanitaires, les exigences des parents et des enseignants et la réalité des locaux disponibles.
S’opposer ou non
Du côté des parents, les associations ont publié des préconisations qui vont du nombre de points d’eau disponibles pour le lavage des mains à la fréquence des désinfections du matériel. « Si ces critères ne sont pas respectés, les parents pourront, en toute légitimité, s'opposer à la réouverture [des établissements] ou, à tout le moins, à y scolariser leurs enfants », annonce ainsi la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves).
De son côté, la FSU, syndicat d’enseignants insiste sur « le besoin d’un protocole national pour éviter des interprétations locales des consignes de sécurité́ ». En insistant sur la nécessité de tester massivement les adultes et les élèves. «Tout personnel ayant un doute quant à son exposition doit avoir la possibilité́ de se faire dépister».
«Il n’y aura pas d’ouverture de classes si les conditions de sécurité ne sont pas assurées», affirme le maire de Rumilly Pierre Béchet. Dès ce jeudi matin, une rencontre téléphonique devait avoir lieu avec Mireille Vincent, la Directrice académique des services de l’Education nationale de Haute-Savoie. L’objectif étant de faire le point sur les conditions d’une possible réouverture progressive des écoles de la ville. En sachant que tout ne pourra pas fonctionner «comme avant» et que nombre de questions resteront posées. Pour assurer les activités sportives, par exemple. Et quid des priorités d’accès des écoliers ?
Des questions, il n’en manquera pas, à partir du 11 mai. D’autant que certains enseignants se réservent la possibilité d’exercer leur droit de retrait…
RC