Une réunion publique extrêmement houleuse !
Samedi 19 novembre à 11h, la municipalité avait invité les riverains du quartier de la route de la Fuly à une réunion publique devant l’école des Près Riants. Monsieur Daniel Déplante, 1er adjoint au Maire chargé des transports, des déplacements, de la mobilité et Madame Manon Boukili, adjointe au Maire chargée de l’environnement, du développement durable ainsi que Monsieur Sébastien Verbrugghe, directeur des services techniques de la ville étaient présents. Le but était d’échanger avec les riverains sur le bilan de la concertation et du nouveau schéma de circulation.
Dès le début de la réunion, la tension était nettement palpable entre la cinquantaine d’habitants présents et la municipalité. Certains s’interrogeaient sur les raisons de l’organisation en extérieure; rester debout n’étant pas idéal pour les personnes âgées présentes. Monsieur Déplante a alors expliqué que les réunions publiques menées par l’ancienne municipalité se tenaient habituellement dans la salle du Conseil Municipal. Le but de se réunir dans le quartier, était pour l’actuelle équipe municipale, d’être plus proche des habitants. Le bruit de la circulation des voitures couvrant les voix, l’assemblée a rapidement été contrainte de migrer vers un endroit plus calme. La réunion s’est donc poursuivie devant l’entrée du stade de rugby. Les représentants de la commune ont eu toutes peines du monde à faire respecter la prise de parole et l’écoute face à des riverains plus remontés que jamais.
Le bilan de la concertation
La concertation s’est déroulée de décembre 2021 à février 2022 (presse, internet et boîte aux lettres). Certaines personnes présentes ne l’ayant pas reçu dans leur boîte aux lettres, Monsieur Déplante s’est excusé des ratés. Les conclusions et le compte-rendu sont consultables en ligne.
Un nouveau schéma de circulation va être mis en place :
Le sens unique Nord/ Sud sera conservé. Ce sens unique intégrant une piste cyclable et piétonne sera prolongé de la rue des Prés Riants jusqu’à la rue des Glières. Le réaménagement sera mené jusqu’au bout de la rue.
Auparavant, il y avait environ 1000 voitures qui circulaient dans la zone résidentielle. Rumilly est favorable aux déplacements doux. La route de la Fuly se situe sur l’axe de la vélo-route des 5 lacs. Cette voie de circulation part du centre ville jusqu’au plan d’eau et dessert le stade et une école. La voie cyclable/piétonne restera du même côté de la chaussée (côté le plus sécurisé, une séparation physique pour éviter le franchissement sera mise en place). La rue de Monéry reste fermée à la circulation, le but étant de favoriser les déplacements doux de manière sécurisée au niveau de l’arrière gare.
Des habitants en colère
La réunion publique ayant pour vocation d’échanger avec les habitants, ceux-ci ont manifesté leur exaspération concernant de nombreux points, sans mâcher leurs mots, parfois même en hurlant...
«Le sens unique n’est pas respecté par de nombreux usagers, notamment ceux du stade» comme le montrent les nombreuses photos et vidéos prises par les riverains. Même si la police municipale verbalise en semaine, le dimanche, il y a un laisser-aller évident, surtout quand il y a un match au stade. Des voitures sont stationnées sur la partie piétonne de la chaussée» s'interroge un riverain.
Réponse de la municipalité (RDLM): Une solution technique est en cours d’étude et une caméra mobile est prévue.
Concernant la fermeture de la rue de Monéry, avec les nouvelles constructions, les riverains se plaignent de mettre 20 minutes pour rentrer chez eux. Il n’y a pas de J’y Bus à cet endroit et le mode doux est trop long.
RDLM: L’aménagement de l’arrière gare est à l’étude pour voir comment faire fonctionner tout ça.
«S’agissant de se rendre en ville depuis le pont du Mont-Blanc, pour un rendez-vous médical ou pour aller chercher les enfants à l’école dans le centre-ville, il faut prévoir 1 heure.» Certains parents ont un enfant à l’école des Prés Riants et un autre à René Darmet. Il est souvent impossible de trouver de la place sur le parking derrière la gare tout comme sur celui de la Place Stalingrad.
RDLM : Il faut emprunter les déplacements doux.
«Du côté de l’Aumône, dès que l’immeuble à l’emplacement des Anciennes Tanneries sera habité, cela posera problème, la sortie des voitures.»
RDLM : Il faudra emprunter les déplacements doux.
Monsieur Verbrugghe a tenté de donner quelques éléments d’explication face à l’agacement des habitants. La problématique de la mobilité doit se voir globalement sur toutes les échelles : véhicules, piétons, vélos. Au niveau des Services techniques réorganisés, des experts travaillent actuellement sur le sujet des déplacements. Il s’agit de se décider sur le fonctionnement de la route de la Fuly pour mieux appréhender le secteur de l’Aumône. Toutes les propositions de la population ont été décortiquées. La route de la Fuly est la porte d’entrée pour étudier le secteur de l’Aumône, à savoir, le quartier de l’arrière gare. Des études très fines sont menées sur les sorties pour aménager au mieux ce secteur identifié comme point sensible. Il n’y a pas de réponse technique précise mais le diagnostic est posé. Les services techniques n’ont pas les compétences en interne mais travaillent avec des urbanistes, des bureaux d’études spécialisés. Une réflexion sera à mener sur l’état des lieux afin d’améliorer les flux.
Les riverains s’interrogent sur le temps que va prendre cette étude et font remarquer que les voitures des nouveaux riverains seront là dans moins d’un an.
RDLM : Il est important de savoir ce qui doit être fait sur la route de la Fuly pour mettre des choses en place autour. Le PLU de 2020 autorise encore plus de 2000 logements. Il va falloir s’y habituer. 2023 est l’année des études, les principes sont actés. Il va y avoir une consultation pour trouver un maître d’oeuvre. Le travail porte sur l’aménagement temporaire en attendant la mise en place des travaux.
Une pétition perdue ?
Lors de la concertation, une centaine de parents d’élèves de l’école des Prés Riants avaient signé une pétition adressée à Madame Boukili. Il y était demandé que le sens de circulation soit laissé tel que cela avait été décidé par la précédente équipe municipale en 2019. Le sens de circulation actuel devait être testé pour 6 mois avant d’être inversé pour poursuivre les essais. A une maman d’élève qui s’interrogeait sur la prise en compte de la pétition, Madame Boukili a répondu «qu’elle ne lui était pas parvenue et qu’elle avait sans doute était perdue». Monsieur Verbrugghe a alors rétorqué que la mairie avait bien eu connaissance de cette pétition. L’enveloppe au nom de Madame Boukili, déposée à l’accueil de la mairie, serait arrivée au service urbanisme sans avoir jamais été remise à sa destinataire...
Les riverains préoccupés par les manquements au niveau sécurité
Plusieurs aspects dangereux ont été pointés par les usagers :
- intersection entre la route de la Fuly et la rue des Glières accidentogène.
- panneau stop enlevé impasse du Parmelan.
- absence de trottoirs et de traçage rue des Glières : ce n’est pas sécurisé, c’est dangereux et cela a été signalé par de nombreux riverains.
- non-respect du sens prioritaire rue de l’Industrie au niveau des chicanes.
- vitesse excessive un peu partout, notamment au niveau du rond-point des Prés Riants..
- haies qui dépassent sur la chaussée : impossible de se croiser pour les piétons.
- manque de lisibilité sur le sens de la piste cyclable à partir de l’école en direction du stand de tir : la priorité est-elle aux piétons ?
Daniel Déplante a répondu qu’il s’agissait aussi de problèmes de civisme.
La proposition a été faite par un riverain de bloquer l’accès au stand de tir en bas de la route de la Fuly pour éviter les excès de vitesse et faire passer les voitures de l’autre côté. M. Déplante a trouvé que c’était une bonne idée à laquelle la Mairie pouvait réfléchir.
Les riverains s’interrogent également sur les horaires de présence de la police municipale qui n’est pas forcément présente aux moments où il y a de la circulation.
Un point positif pour finir…
Au milieu de cet échange bruyant et stérile, une petite voix douce a réussi à se faire entendre. Une riveraine est intervenue pour dire qu’elle appréciait pouvoir circuler en toute sécurité avec ses enfants. Auparavant, elle avait peur de marcher sur la route de la Fuly. La mise en place de la voie douce a donc aussi ses avantages.
Si «la parole apaise la colère» (Eschyle), après 1h30 d’échanges indisciplinés et peu productifs, il est bien difficile de déterminer si elle aura été entendue. Les habitants du quartier peuvent-ils caresser l’espoir que la municipalité tiendra enfin compte de leurs inquiétudes et revendications pour proposer de réelles améliorations?
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Jour de match : stationnement anarchique. (DR)
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Les véhicules prennent la route de la Fuly à contresens. (DR)
