Une série de déchets
Je ne dois pas être vraiment normale ! Parce que, contrairement à la grande majorité de mes concitoyen(ne)s, et en opposition totale avec mes enfants et mon mari, je déteste les séries !
Bon, c’est vrai, comme je n’en regarde pas, je ne peux pas juger de leur qualités intrinsèques. Il parait que certaines sont de petits bijoux ciselés avec talent. Peut-être… Mais, si j’en juge par les quelques-unes que j’ai vues et suivies, c’est une façon de capter l’attention du téléspectateur en faisant durer, au-delà du supportable parfois, des situations qui, dans des productions plus traditionnelles, sont présentées avec moins de lenteur.
Capter l’attention du spectateur en coupant à certains moments bien choisis pour qu’il ne puisse pas s’empêcher de continuer. Bref, un piège d’autant plus redoutable que, au fil des productions, les scénaristes – plus «pros» que talentueux à mon avis – savent de mieux en mieux utiliser toutes les ficelles du genre.
Je suis sans doute un peu coincée sur ce sujet, mais moi j’aime qu’un film ait un début, une histoire, une fin.
J’aime qu’on ne me mâche pas les choses que je dois penser, qu’on me laisse, parfois après le mot fin, un espace pour réfléchir. Bref, j’aime qu’on ne me prenne pas pour une idiote.
Et si j’en juge par le comportement de mes proches devant l’écran familial, j’ai l’impression d’être bien seule… Impossible de les sortir de ces interminables séries qui «bouffent» le temps familial et nous empêchent de vivre normalement.
Pour quoi je vous raconte ma vie et celle de ma famille. Vous vous en fichez peut-être. Et peut-être que vous avez raison…
Pourtant, tous ces nouveaux comportements posent question. Déjà la télé - toute simple, celle de «papa» - a largement chamboulé nos vies, en supprimant pas mal de moments de vie commune.
Mais, avant, on regardait une émission, un film, et on arrêtait le poste. Aujourd’hui, je dois me battre pour que mes enfants (et leur père !) se couchent pas trop tard, pour qu’ils me répondent quand je leur parle, même pour qu’ils acceptent de me parler…
J’ai, parfois l’impression, à les entendre en parler, que leur esprit est tout entier tourné vers la suite des aventures de leurs héros de séries. Au détriment de ce qui, pour moi, devrait peut-être les faire réagir : le monde qui les entoure.
Dans les temps «révolutionnaires», on parlait d’ «opium du peuple»… J’ai l’impression que, aujourd’hui, cet opium commence à embrumer nos cerveaux. Et peut-être que, si on éteignait les écrans, on verrait disparaitre tout ce que l’on nomme, dans les médias, le désintéressement des citoyens pour les choses politiques (au bon sens du terme). Enfin, là je rêve peut-être.
En tout cas, alors que, ces prochains jours, commence la Semaine européenne de réduction des déchets, je me demande si, au contraire, je ne vais pas en rajouter un peu, des déchets. En mettant dans la benne, quelques-uns des écrans…
Evidemment, je ne le ferai pas, certains ne me le pardonneraient pas. Et puis, réduire les déchets, c’est un travail de tous les jours, dans tous les domaines.
Une sorte de série, finalement…
Lady Marianne
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