Une trentaine de postes à pourvoir au CIAS
La crise sanitaire a encore aggravé les difficultés de recrutement dans le domaine médico-social, alors que les besoins vont s’accentuer dans les prochaines années. Pour faire connaître ses besoins et ses compétences, le CIAS de Grand Lac a organisé un job dating à Aix-les-Bains.
Tout comme les métiers du bâtiment, ceux liés à la dépendance peinent à recruter. Une tendance encore plus marquée depuis la crise sanitaire. Grand Lac, à travers son CIAS (centre intercommunal d’action sociale), intervient à toutes les étapes de la vie de la personne âgée ou handicapée grâce à ses six structures : deux Ehpad (Les Grillons à Aix-les-Bains, Les Fontanettes à Chindrieux), une résidence autonomie (L’Orée du bois à Aix-les-Bains), des services d’aide à domicile, avec une équipe mobile Alzheimer, de soins infirmiers à domicile, de lutte contre l’isolement (Accord’âge), de téléassistance et de portage des repas.
Pour la troisième année, Grand Lac organisait ce mardi 3 mai un forum de l’emploi médico-social en partenariat avec Pôle Emploi, à Aix-les-Bains. «Il s’agit à la fois de faire connaître les compétences du CIAS et de recruter. Les besoins sont encore plus importants maintenant qu’avant la crise. C’est vrai au niveau national, et Grand Lac n’y échappe pas. Mais la Savoie, comme la Haute-Savoie, subit la proximité d’avec la Suisse, où beaucoup vont travailler», constate Renaud Beretti, président de Grand Lac, venu opérer un tour des stands aux côtés de Danièle Beaux-Speyser, vice-présidente en charge des solidarités.
250 employés s’occupent de 1 000 bénéficiaires
Tous services confondus, le CIAS emploie aujourd’hui 250 personnes pour s’occuper de plus de 1 000 bénéficiaires, dont 600 rien que pour l’aide à domicile, le secteur le plus en tension. «Une trentaine de postes sont à pourvoir, dont les deux-tiers concernent les services à domicile. Ces métiers sont dépréciés, mal connus», reconnaît Marie Renaud. La directrice du CIAS compte sur ses agents, qu’elle considère comme «les meilleurs ambassadeurs» pour défendre ces professions, grâce à des témoignages tout au long de la journée.
«Nous proposons des CDD, des CDI et nous nous adaptons aux disponibilités et desiderata des personnes intéressées. Les métiers sont variés et offrent des possibilités d’évolution de carrière», plaide Marie Renaud. Aides à domicile, aides-soignants, infirmiers, agents hôteliers, psychologues, livreurs de repas, assistants en soins gérontologiques, animateurs en gérontologie sont recherchés. Ils le seront d’autant plus à l’avenir que Grand Lac est un territoire vieillissant, «avec un indice de vieillissement de 85 (nombre de personnes de plus de 65 ans pour 100 jeunes de 0 à 19 ans) contre 74 au niveau national».
«Nous n’attendons pas de cette journée un retour sur investissement immédiat, mais c’est une vitrine de ce qui existe. Pour les personnes qui viennent se renseigner, en quête de reconversion, il en restera forcément quelque chose qui les incitera peut-être à sauter le pas. C’est aussi l’occasion de se faire connaître auprès des organismes de formation, d’échanger sur nos difficultés», poursuit la directrice.
Emilie Estachy, responsable du service de soins à domicile, comptait sur cette journée pour ses recrutements estivaux. «Nous ne proposons pas de poste pérenne pour l’instant mais nos agents ont besoin de partir en vacances.» Deux conditions préalables : posséder un diplôme d’aide-soignant et le permis de conduire. «Le secteur est assez méconnu et fait l’objet de beaucoup d’idées reçues alors que c’est intéressant, qu’on a le temps de prendre en charge la personne dans sa globalité et nos visites constituent parfois le seul échange humain de la journée», estime-t-elle. Alors avis aux personnes intéressées.
Marie-France Sarrazin