Véronique Riotton : «Je suis époustouflée de ce sursaut républicain»
Au soir de sa victoire où elle a été réélue députée de la 1ère circonscription de Haute-Savoie avec 64,23% des voix face au candidat du Rassemblement national, Véronique Riotton a réagi quelques minutes après l’annonce des résultats définitifs à la préfecture.
Votre première réaction face à ces résultats ?
«Je suis époustouflée de ce sursaut républicain du deuxième tour après trois semaines de campagne qui nous ont bousculés. Nous devons agir face au constat des Français, être à leur écoute et prendre en compte leurs inquiétudes, pour autant on voit bien que la réponse n’est pas dans le programme du Rassemblement National. Et j’accueille favorablement le fait que demain nous devrons légiférer sur un arc républicain avec lequel je me sens très à l’aise, du centre gauche aux Républicains, dans une culture de coalition et de coopération.»
Un mot pour vos électeurs ?
«Merci d’avoir fait front. J’ai bien conscience que j’ai été élue pas seulement grâce à des personnes qui partagent mon projet mais aussi des électeurs dont je n’étais pas le premier choix et qui ont reporté leurs voix en ma faveur pour faire front à l’extrême droite. Le front républicain a fonctionné et je me sens dans la responsabilité de représenter l’ensemble des électeurs de la circonscription pour porter nos sujets territoriaux.»
Comment envisagez-vous la suite ?
«Demain je vais retourner à l’Assemblée dans une dynamique de bloc centriste qui doit rassembler en dehors des extrêmes de droite comme de gauche, à savoir le RN et LFI qui veulent démonter la République. Mon projet c’est d’agir pour apporter des réponses concrètes aux problématiques des citoyens, sur notre territoire et au niveau national. Il va falloir trouver des majorités et faire taire les égos, l’objectif étant d’aller chercher des dénominateurs communs sur les sujets qui préoccupent les Français.»
Quelles seront vos sujets prioritaires ?
«Pendant ma campagne, j’ai entendu beaucoup d’inquiétudes sur le pouvoir d’achat, avec notamment la question du logement, et sur la sécurité en lien avec le laxisme et l’impunité. Quand j’ai été élue il y a 7 ans, le sujet sur toutes les bouches était l’emploi et aujourd’hui les résultats sont là. On est passé de 10% de chômage à 7% et à 5% sur le bassin annécien. Concernant le logement, les salaires ont augmenté depuis que nous sommes à la manoeuvre mais l’inflation et le coût de l’énergie sont venus compliquer les choses. Concernant la sécurité, les gens ont le sentiment que les délits ne sont pas véritablement sanctionnés et que la justice n’est pas toujours rendue. Nous devrons donc apporter des réponses sur les questions d’autorité et sur l’éducation à l’école. Et je suis évidemment très attachée à la question des droits des femmes sur laquelle je travaille assidument.»
Vous êtes donc confiante sur cette coalition à venir ?
«Depuis deux ans nous avons trouvé des coalitions sur certains sujets, je pense notamment au plus emblématique : la récente constitutionnalisation de l’IVG. J’ai toujours agi dans mon mandat de députée avec l’envie de rassembler, que ce soit sur la façon de légiférer ou en emmenant les acteurs de terrain avec lesquels je travaille, quiconque a la volonté de faire bouger la société sans développer la culture du «contre» et de la violence. Nous avons une responsabilité collective, et pas seulement au niveau national. A l’Assemblée, dans les deux années écoulées nous avons passé une centaine de textes, 60 propositions de loi et 40 projets de loi, pour cela nous sommes allés chercher des majorités au-delà de notre groupe politique et c’est ce que nous allons continuer à faire. Je suis motivée de représenter l’ensemble des électeurs dans un arc social, démocrate et républicain dans lequel je me reconnais tout à fait.»
