Véronique Riotton : son engagement pour le territoire
Véronique Riotton, députée de la 1e circonscription de Haute-Savoie depuis 2017, présidente du CNEC (Conseil National de l’Economie Circulaire) depuis le 15 novembre 2021 et membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée nationale revient sur ses 4 années de mandat et son engagement auprès des Haut-Savoyards.
Elle précise que ses principales fonctions sont de représenter les citoyens au niveau du département mais aussi au niveau national, de contribuer à la loi dans son rôle de rapporteure de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire et de contrôler l’action du Gouvernement : « On a pour vocation de faire le suivi de la loi, de mettre en place des mesures et d’être à la fois ambitieux sur les trajectoires et très pragmatiques dans la mise en œuvre. »
La députée et présidente du CNEC évoque les thématiques clés de son engagement, ses missions, ses actions et sa vision de l’écologie entre développement économique et respect de l’environnement. « Innover pour une économie circulaire, soutenir les agriculteurs face au loup, être au service de son territoire », elle a choisi d’aborder 3 sujets majeurs : la gestion des déchets, le Plan Loup et la COP26.
Gestion des déchets
« Le CNEC est une instance consultative issue du Ministère de la transition écologique et qui est une évolution du Conseil National du déchet. On a connu la feuille de route de l’économie circulaire en mars 2018 et dans les préconisations, il y avait la volonté un peu visionnaire d’apporter à la gestion du déchet une dimension plus éco-conçue. Tout l’enjeu, c’est la prise en compte de la réparation, du réemploi, de la réutilisation et de la valorisation des déchets pour faire en sorte qu’ils deviennent une matière première et donc entrer dans le cercle vertueux. » explique Véronique Riotton en tant que présidente du Conseil National de l’Economie Circulaire, apportant comme exemples concrets la sortie du plastique à usage unique d’ici 2040, 100% de plastique recyclé en 2025 ou encore l’étendue de l’indice de réparabilité à de nouveaux objets dès janvier 2022. Elle ajoute que le fait d’être à la tête du CNEC lui permet de prendre les projets de territoire pour les emmener au niveau des enjeux nationaux : « Notre département a une identité industrielle, touristique et de croissance, et il y a forte nécessité de faire autrement dans notre façon de consommer et de produire. On a des enjeux d’intégrer la matière recyclée dans les emballages. Je m’appuie toujours sur ce qu’on a ici dans le territoire pour nourrir la partie nationale et tous les moyens que l’on a sur France Relance. Actuellement, on a beaucoup de fonds sur l’économie circulaire pour permettre à notre écosystème d’en bénéficier. »
« Agilité, efficacité, utilité et convivialité »
Agilité, efficacité, utilité et convivialité sont, selon Véronique Riotton, les maîtres-mots au sein du CNEC et de ses commissions : « Agilité car on échange, on co-construit, on met de l’identification dans ce qu’il nous faut tous en terme de consensus, efficacité, car par décret on doit se réunir 2 fois par an et on a décidé de le faire à peu près tous les 3 mois, utilité, en continuant ce qui a été productif et en remettant en cause ce qui n’a pas fonctionné, convivialité car tant qu’à faire autant que ça se passe bien : il y a des enjeux, comme la transformation industrielle importante, qui créent des tensions entre ceux qui sont volontaires ceux qui résistent un peu. Je pars du principe que ce sont nos consommateurs ou nos citoyens qui veulent faire évoluer le système donc en tant que législateurs, on a mis l’ambition et les moyens de contrôle et désormais mon rôle est de mettre à côté des acteurs pour faire en sorte que ça marche. »
Cop 26
Véronique Riotton revient sur son investissement pour la COP26, en tant que commissaire du développement durable et de l’aménagement du territoire, indiquant que c’est la 3e COP à laquelle elle participe depuis le début de son mandat (2017, 2018 et 202)
« Je trouve que c’est un formidable outil qui n’est pas valorisé à sa juste mesure. C’est quand même un endroit où tous les pays du monde viennent et prennent des engagements. Les ONG présentes trouvent que ça ne va pas assez vite, alors bien sûr que les émissions de gaz à effet de serre continuent et que tout n’est pas suffisant, mais on peut aussi regarder le chemin parcouru depuis l’Accord de Paris en 2015, et on peut constater des avancées massives : il en ressort des éléments concrets de baisse du méthane de moins 30% d’ici 2030, le développement des hydrogènes verts et la fin des financements d’énergies fossiles à l’étranger, sous fond de détermination de règles de transparence qui paraissent importantes. Ce qui est également intéressant, c’est de rencontrer des collègues étrangers, et cette année, en l’occurrence, nous avons rencontré des parlementaires allemands et argentins qui nous ont interpellés sur les sujets qui sont les leurs. L’Argentine, c’était le fait que les pays développés puissent abandonner la dette pour que l’argent remboursé ensuite soit directement lié à la transition écologique, et avec les Allemands, on était sur des sujets liés à l’énergie. »
Plan Loup
« Dans les amendements importants de cette fin d’année, il y a le Projet 3DS. Dans sa genèse, il y a eu la loi NOTRe, en 2015, qui a beaucoup bousculé les collectivités, les compétences, avec quelques fois des collectivités qui tiraillaient un peu. Et ce n’est pas un énième projet de loi sur la décentralisation, il est fait pour régler quelques irritants de la loi NOTRe et faire en sorte que ce soit solutionné. » déclare Véronique Riotton. Elle indique notamment être très impliquée sur la question du loup : « J’ai accès au Ministère de la transition écologique et les travaux effectués ensemble permettent d’avoir des leviers importants pour notre agriculture, nos éleveurs, notre pastoralisme, c’est un enjeu important ». Elle évoque sa position concernant le Plan Loup : « Toutes les règles que l’on déploie aujourd’hui à travers ce plan dépendent de la façon dont on estime la population des loups. Il faut revoir les comptages et les concerter, c’est une étape clé pour la préservation de l’espèce mais sans que ce soit au détriment de la préservation de notre agriculture de montagne, notre pastoralisme et donc tout l’enjeu, c’est de prendre les bonnes mesures pour faire en sorte que la vie agricole soit plus respectée. »
Haute-Savoie :
territoire moteur
« J’aime à rappeler que les Haut-Savoyards sont des pionniers dans de nombreux domaines : au niveau industriel, concernant l’industrie lourde ou l’industrie du « soft » et donc les enjeux d’économie circulaire sont au cœur des problématiques aujourd’hui de nos industriels qui se mettent en commun pour travailler sur ces sujets d’innovation. Ce département est un territoire qui possède de grandes richesses, que ce soit ses paysages de montagne, son ancrage pastoral, ses traditions, son tourisme, et qui doit trouver son équilibre entre développement et préservation, entre ouverture et protection. »
Véronique Riotton fait part de sa fierté de s’être engagée au service d’un territoire qu’elle dit aimer profondément et auquel elle s’identifie, et de ses habitants.