Villa Nirvana : la contestation pourrait porter ses fruits

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Le projet de la Villa Nirvana a longuement été abordé au cours de cette réunion.

Renaud Beretti était attendu au tournant lors de la réunion de quartier organisée à Boncelin. L'urbanisation en zone pavillonnaire a longuement été abordée, et en particulier le projet de la Villa Nirvana. Programme immobilier qui pourrait bien ne pas voir le jour. Explications.

Alors que les réunions de quartier se suivent et se ressemblent _ les problèmes soulevés étant généralement relatifs à la vitesse ou au stationnement _, celle de Boncelin s'annonçait plus tendue du fait de la polémique actuelle entourant le projet de la Villa Nirvana (la construction de 27 logements dans et autour de cette maison historique). Le maire, Renaud Beretti, s'y attendait et avait affûté ses armes en prévision. Après une heure et demie de présentation de la politique d'investissements menée par la Ville, de nombreuses mains se sont levées pour demander des comptes à l'élu en matière d'urbanisme.

Un maire pris en étau entre des obligations réglementaires à respecter en matière d'urbanisme et de logement social, une pression foncière très forte due à l'attractivité de la ville renforcée par le Covid et le refus des habitants de voir des immeubles pousser en zone pavillonnaire.

 

La goutte d'eau qui fait déborder le vase

« Savez-vous ce qui conduit le propriétaire de la villa Nirvana à vendre ?, le questionne un riverain, voisin immédiat dudit propriétaire. C'est à cause des immeubles qui ont été construits devant sa propriété. Si ces horreurs de Disneyland sont érigées sur le terrain de la villa Nirvana, je vendrai à mon tour, et ce sera le cas parcelle après parcelle », menace-t-il. Ce projet immobilier est finalement la goutte d'eau qui a fait déborder le vase comme le rappelle un autre habitant du quartier. « Pourquoi sommes-nous montés au créneau ? Car nous avons senti que nous franchissions une barrière, en dérogeant du PLU par le biais d'une OAP (orientation d'aménagement et de programmation), pour faire quelque chose de pas bien. Ce bâtiment aurait dû être classé et la Ville se trouve démunie en matière de non bâti arboré », juge-t-il.

M. Beretti a expliqué pourquoi il a accepté le principe de cette OAP : « Ce qui était proposé était une moindre emprise au sol. Si elle n'a pas lieu, c'est le droit commun qui s'appliquera et vous aurez une emprise au sol supérieure. »

Le maire est toutefois bien conscient de l'exaspération des riverains quant à leur sentiment de bétonisation et de perte d'identité des quartiers, voire partage ces considérations. « Votre quartier conserve encore sa propre morphologie, alors que le mien, Saint-Simond, a évolué. Les enfants de l'école ne voient plus le Revard... Mais chaque personne a droit de vendre son terrain à qui elle le souhaite, terrain où le droit en matière d'urbanisme s'applique et on ne peut pas y faire grand-chose », déplore-t-il.

 

« Si les Aixois réclament davantage de protection, je le ferai »

Renaud Beretti rappelle sa volonté de voir la ville construite sur la ville et son action en faveur de la limitation de la densification en zone pavillonnaire dès sa prise de fonction, conduisant à une chute du nombre de permis déposés et de logements construits. « Je n'ai pas trahi mes engagements, lâche-t-il, et je ne suis pas à la botte des promoteurs. Si les Aixois réclament davantage de protection, je le ferai, mais ce sera au détriment des personnes qui désirent s'installer ici. »

En tout état de cause, le soulèvement autour du projet de la Villa Nirvana pourrait porter ses fruits. L'enquête publique aurait rassemblé plus de 400 contributions ! Le maire a lui-même rencontré la commissaire-enquêtrice qui doit rendre ses conclusions sous peu. « Elle m'a demandé si l'OAP était de nature à protéger suffisamment la propriété. J'ai répondu non. Elle m'a demandé quelle mesure permettrait de protéger le parc. J'ai répondu le classement en zone ND (zone à protéger). Cela signifie que le projet, vu les avis émis, n'est pas viable en l'état. » Une fois que la commissaire-enquêtrice aura rendu son avis, ce sera à l'élu de trancher. « Si l'OAP saute, et en attendant que le classement se fasse, d'autres projets pourraient être déposés sur cette parcelle », prévient-il...

 

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