Villa Nirvana : le maire veut la classer en zone à protéger
Alors que le promoteur estime que les réserves de la commission d'enquête ne sont pas incompatibles avec son projet, le maire d'Aix-les-Bains et président de Grand Lac juge qu'elles vident l'OAP de sa substance.
Le conseil communautaire du mois de mai est attendu avec une certaine fébrilité. Au menu : la modification du PLUi qui déterminera notamment l'avenir du projet porté par le promoteur Alter Ego sur la Villa Nirvana. Les élus se prononceront au regard de l'avis de la commission d'enquête, rendu public il y a quelques jours.
Pour rappel, cette commission d'enquête estime que l'OAP* « est la procédure adaptée à la préservation-valorisation du bâti patrimonial et de son parc, dans un contexte d’urbanisation modérée du tènement foncier ». Un avis assorti de quatre conditions : une protection renforcée des arbres remarquables, des hauteurs au faîtage des constructions à venir à mettre en cohérence avec le bâti environnant (et pas uniquement avec celui de la Villa Nirvana), un accès piéton à l’espace paysager valorisé traversant et ouvert au public et une identification de changement de destination possible pour la Villa Nirvana (soit la possibilité d'y instaurer une activité économique).
Quatre arbres abattus
Alors que le promoteur, Sacha Guinchard, estime que « ces réserves ne sont pas incompatibles avec notre projet », le maire d'Aix-les-Bains et président de Grand Lac, Renaud Beretti, ne partage pas ce point de vue, considérant « qu'elles vident l'OAP de sa substance ». Il développe : « Cela rend impossible le projet de répliques étant donné qu'il faut baisser leur hauteur. J'avais accepté cette OAP qui présentait l'avantage d'une moindre emprise au sol. Là, cela renvoie à l'inverse. Quel est l'intérêt général dans l'affaire, qui inclut l'intérêt environnemental ? », questionne l'élu. Lui se positionne en faveur d'une révision de cette OAP et d'un classement de la zone en ND (zone à protéger). « Comment protéger les essences arborées si ce n'est par ce classement ? » en pointant du doigt le fait que le propriétaire aurait abattu quatre arbres ces derniers jours « sans demander d'autorisation ». Un constat a d'ailleurs été effectué par la police municipale.
Sur la question d'un classement de la parcelle en ND, là encore la commission d'enquête a rendu son avis et juge que « s’il permet la conservation du parc et du bâti tels qu’ils existent, il n’est pas adapté à la préservation d’un patrimoine bâti de grande qualité architecturale dans le futur ». Elle pointe aussi « un risque sérieux de contentieux ». Menace dont l'élu est pleinement conscient.
« La balle est désormais dans le camp de Grand Lac, maître d'ouvrage de cette OAP », rappelle Sacha Guinchard.
*Une orientation d'aménagement et de programmation permet de fixer un règlement dérogatoire par rapport au classement de la zone au plan local d'urbanisme.