«Vous aider, c’est notre métier !»

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«A l'heure où l'on ferme des lits d'EHPAD, où l'on souhaite ardemment vieillir chez soi, peut-être faudrait-il réfléchir autrement et penser à valoriser les métiers du domicile». 
Pour sa première assemblée générale depuis la fusion (entre l’ADCR et AVS) qui l’a créée, l’association «Serenity.DOM» fait le constat des «embûches» rencontrées au fil de l’année 2018, en partie du fait d’une grande difficulté à recruter du personnel. Et si elles ne cherchent pas à cacher les problèmes rencontrés, les deux  co-présidentes Pierrette Fournier et Claudette Zawadski, se félicitent «de la qualité du service et la mise en route de projets pour améliorer l'organisation».
La semaine dernière, dans le local de la pétanque de Vallières-sur-Fier, les bénévoles et le personnel de «Serenity.DOM» ont fait le point sur une année de transition au cours de laquelle il a fallu apprendre à travailler un peu différemment. Une assemblée générale suivie, entre autres, par le maire de Vallières-sur-Fier François Ravoire, la conseillère départementale Fabienne Duliège et Michel Poulard vice-président de la fédération «Adessadomicile». 
Le rapport financier a mis en évidence quelques-unes des difficultés rencontrées par l’association durant l’année 2018. Car le fait marquant de cette année est la baisse d’activité par rapport à l’addition de celle d’ADCR et AVS constatée les années précédentes. «Il faut remonter à 2015 pour être au même niveau». Le constat, c’est une activité en baisse d’environ 7 000 heures par rapport à l’addition de l’activité 2017, avant la fusion d’ADCR et AVS. D’où un budget prévisionnel non atteint car «il aura manqué 10 000 heures, que nous n’avons pu faire faute de personnel». Et un résultat déficitaire de 76 562 €, situation particulière attendue dès le mois de juin 2018, et que le conseil d’administrations a décidé de financer sur les fonds propres de l’association.
Depuis le 1er janvier 2018, serenity.DOM intervient sur un secteur géographique élargi, de Seyssel à Allèves, de Pringy à Massingy, pour une moyenne de 846 bénéficiaires en 2018. Soit près de 120 000 heures d’intervention assurées par un ensemble de salarié(e)s représentant 108 équivalents temps plein (ETP). Mais l’année 2018 a été particulièrement touchée par des difficultés de recrutement «qui ont impacté la capacité à répondre favorablement à l’ensemble des besoins exprimé». 
Un problème crucial constaté à peu près partout selon Michel Poulard, en particulier du fait de conditions de rémunération difficiles «surtout dans une région comme la nôtre qui est au plein emploi et où la vie est chère».
Une année tournée 
vers l’avenir
Pour l’année 2019, les deux co-présidentes et leur conseil d’administration ont bien l’intention «d’asseoir» l’association en mettant en place des projets pour renforcer la qualité des services rendus, la qualité de vie au travail, et l’innovation «tant organisationnelle que fonctionnelle». 
Avec la signature d’un CPOM (Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens) avec le Conseil départemental de Haute Savoie, au 1er janvier 2019, un plan d’actions a été déterminé : valoriser les métiers du domicile, améliorer la mobilité et favoriser le lien social, sensibiliser au numérique
«2019 sera de nouveau une année tournée vers l’avenir tant le secteur d’activité est en mouvement. Pour continuer à accompagner le plus grand nombre de bénéficiaires, nous consacrons nos efforts à travailler l’attractivité du métier d’aide à domicile, pour attirer de nouveaux collaborateurs, et à améliorer la qualité de vie au travail pour fidéliser «les résistants». 
Soucieux de pérenniser nos services à domicile, nous sommes conscients que les emplois doivent de nouveau être au cœur de nos préoccupations». 
A un niveau plus large, serenity.DOM participe à une réflexion sur le plan régional pour la formation et la mise en place de supports opérationnels, dans le cadre de son adhésion à un collectif d’associations nommé Dom’Avenir Services. 
Un soutien nécessaire
L’assemblée s’est poursuivie, avant un moment de convivialité avec une partie des salarié(e)s dans une ambiance champêtre, par un débat passionné entre les différents participants. Pour Fabienne Duliège, conseillère départementale, l’accent doit être mis sur la reconnaissance nécessaire des métiers du domicile, et sur les efforts financiers «pour valoriser un métier difficile, qui demande responsabilité, autonomie». 
Et si l’association est riche de nombreux partenaires, dont le département de la Haute-Savoie, la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie et Grand Annecy, pour Michel Poulard, la question reste de savoir «comment les élus prennent en compte notre travail sur les territoires, sachant que si nous n’intervenons plus (si nous devons fermer boutique ou s’il n’y a plus de bénévoles), qui prendra en charge les bénéficiaires et que vont devenir les salariés ?».
Un appel direct… Pour que perdure le travail de ceux pour qui «Vous aider, c’est notre métier !».
RC

 

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