Zone d’activités occupée !
C’est presque un « marronnier », une info qui revient chaque année comme les fleurs de cet arbre ! Comme chaque été, les groupes de gens du voyage traversent la Haute-Savoie pour les grands rassemblements estivaux. La semaine dernière près de 200 caravanes ont pris position sur une partie des terrains de la zone d’activités de Vallières. Une occupation illégale, évidemment, puisque l’aire de grand passage de Rumilly était déjà occupée et que les aires « tournantes » prévues par le Schéma départemental sont situées à Seynod, Musièges et Marignier.
Dès l’arrivée des caravanes, le maire François Ravoire, accompagné des élus et services de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie, ont rencontré les responsables de la communauté des gens du voyage, sous la surveillance des gendarmes de la brigade de Rumilly. Malgré les inquiétudes des riverains, en particulier les responsables des entreprises installées sur la zone d’activités, les choses se sont passées plutôt « en douceur ». Mais, naturellement, une demande a été adressée au Préfet afin qu’il prononce un arrêté d’expulsion pour mettre fin à cette occupation.
Les choses en étaient là en début de semaine où les responsables de la Communauté de communes, comme les riverains, attendaient cet arrêté avec un brin d’impatience, sachant que sa mise en application prend encore quelques jours et que les gens sud voyage, habitués de ces procédures, épuisent toutes les possibilités.
« On se sent un peu seuls dans cette affaire », constate Pierre Blanc, président de la Communauté de commune Terre de Savoie. « Alors qu’on est parfaitement en règle en ce domaine. On a été les premiers du département à se mettre en accord sur le dossier des gens du voyage en créant une aire de grand passage de 70 places [aux Hutins en sortie de Rumilly, ndlr]. Et on a respecté à la lettre les préconisations du Schéma départemental d’accueil des gens du voyage ».
Du côté des riverains et propriétaires des terrains, on l’a un peu saumâtre également. Car, même si l’occupation se déroule à peu près bien, les nuisances sont inévitables, en particulier sur le plan sanitaire. Difficile d’accueillir ainsi 800 ou 1 000 personnes de plus sur la commune sans quelques problèmes… Et, même si le climat est plus serein que sur d’autres sites (Sillingy, par exemple, où près de 200 caravanes ont envahi des terres agricoles), chacun se demande qui remettra toit en ordre et si des indemnisations seront possibles, comment et quand…
En principe, l’évacuation, volontaire ou sous l’autorité des forces de l’ordre, devrait avoir lieu cette fin de semaine. Pour mettre fin à un nouvel épisode d’une occupation qui se répète chaque année ou presque et dont tout le monde se demande comment l’empêcher, alors que des efforts sont consentis par les différents territoires, y compris celui du pays rumillien.